Des membres de la famille de Chaolin Zhang montrant sa photo, le 14 août 2016, à Aubervilliers. / ALAIN JOCARD / AFP

Les deux jeunes jugés pour l’agression mortelle en 2016 de Chaolin Zhang, un couturier chinois d’Aubervilliers, ont été condamnés mardi 19 juin à dix et quatre ans de prison ferme. Un verdict plus clément que les quinze et huit ans de prison requis lors du procès à huis clos pour « vol avec violences ayant entraîné la mort » avec la circonstance aggravante du racisme.

La cour d’assises des mineurs de Seine-Saint-Denis a condamné à dix ans de réclusion le jeune, alors âgé de 19 ans, qui était poursuivi pour avoir porté le coup ayant entraîné la mort du couturier. Le deuxième accusé, âgé de 17 ans à l’époque, a été condamné à cinq ans de prison, dont quatre ferme. L’avocat général a retenu la circonstance aggravante du racisme dans ses réquisitions.

Des milliers de personnes dans la rue

Le 7 août 2016, les deux jeunes avaient, avec un troisième adolescent, violemment agressé Chaolin Zhang, un père de famille de 49 ans, et son ami, lui aussi d’origine chinoise, pour s’emparer de la sacoche de ce dernier. Victime d’un violent coup de pied, Chaolin Zhang avait lourdement chuté au sol. Il était mort à l’hôpital quelques jours plus tard. La sacoche de son ami ne contenait en réalité qu’un chargeur de portable et quelques bonbons.

Après sa mort, des milliers de personnes avaient manifesté dans les rues de Paris et d’Aubervilliers pour dénoncer le « racisme anti-asiatique », des agressions à répétition et réclamer plus de sécurité.

Les avocats des parties civiles ont salué la décision de la cour de retenir la circonstance aggravante. « C’est important pour les victimes et pour les autres victimes des faits du même genre », a déclaré après l’audience Vincent Fillola, l’un des avocats de la famille.

« Ça va être un signal pour les personnes de la communauté chinoise et asiatique en général. L’institution judiciaire a entendu la violence qu’ils subissent au quotidien et prend la pleine mesure de cette violence, basée sur des préjugés racistes », a-t-il ajouté.

De leur côté, les avocats des accusés, qui contestaient la circonstance aggravante de racisme, ont regretté une « mauvaise application de la loi ».