Epreuve du bac 2018 au lycée Pasteur de Strasbourg. / FREDERICK FLORIN / AFP

Anglais, allemand, espagnol… L’épreuve de langue vivante 1 (LV 1) a lieu mercredi 20 juin à partir de 14 heures pour les candidats aux bacs S, ES, L et technologique. La réussir est précieux, d’autant qu’elle est dotée d’un coefficient 4 au bac L (série littéraire), 3 au bac ES (économique et social) et S (scientifique) — pour les scientifiques, elle pèse ainsi autant que la philosophie et l’histoire-géographie. Nous republions ces conseils d’Anna Lallmahomed, professeure d’anglais au lycée Pauline-Roland, à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), sur les erreurs à ne pas commettre dans sa copie. Ils sont, pour la plupart, valables quelle que soit la langue vivante passée à l’examen.

Lire le sujet en diagonale

L’épreuve de langue vivante, quelle que soit votre filière, comporte deux textes et parfois un document iconographique. La première erreur serait de « ne lire qu’une seule fois le texte, puis de répondre aux questions les unes après les autres sans avoir regardé le sujet dans son ensemble », explique Anna Lallmahomed. Il est indispensable de commencer par regarder la source et de lire les questions avant de lire le texte une première fois. Il faut ensuite le lire une seconde fois, avant de « revenir au texte avec les questions en tête ». Lire l’ensemble des questions avant de commencer permet de ne pas « se répéter dans les réponses », par exemple en « répondant à la question trois dans la question deux », et permet aussi d’avoir une première idée du contenu du texte.

Essentielle également, « la source », qui donne de précieuses indications sur le contexte : date d’écriture, de parution, parfois le lieu de publication… autant d’indices qui permettent de situer les documents. « Dans l’épreuve d’anglais du bac 2016 par exemple, c’est notamment la légende de la photographie qui permettait de comprendre que celle-ci représentait New York, mais beaucoup d’élèves ne l’ont pas vue et sont passés à côté du sujet », rappelle Anna Lallmahomed. Le sujet de l’épreuve, jugé trop difficile, avait d’ailleurs suscité une pétition de candidats mécontents.

Ne pas respecter les consignes

Une fois que vous avez pris le temps de lire et relire le texte et que vous avez en tête l’ensemble des questions, vérifiez bien les énoncés. « Si on demande de justifier, il faut le faire », et attention aux consignes qui peuvent varier d’une question à l’autre : « Si on demande deux citations pour justifier la réponse, il en faut deux, sinon l’élève ne pourra pas bénéficier de tous les points », insiste Anna Lallmahomed. Il en va de même pour les limites de mots, qui ne sont pas indicatives. La limite du nombre de mots a été fixée avec précision, en tenant compte des capacités des élèves à réussir l’exercice en un temps donné, et il est fortement déconseillé de la dépasser, sous peine de multiplier les erreurs. Dans l’expression écrite, il faut également respecter les « codes » de l’exercice : si c’est un dialogue qui est demandé, le correcteur va attendre « des guillemets mais pas de tirets », ainsi qu’une « ponctuation anglophone ». Normalement c’est au programme, et vous l’aurez vu en classe avant l’examen.

Ne pas rédiger ses réponses

Il est préférable de faire des « phrases complètes », quitte à « paraphraser la question » ; des phrases rédigées font toujours bonne impression. Il en va de même pour les citations. « Certains élèvent ne mettent que le premier et le dernier mot d’une longue phrase lorsqu’on leur demande de justifier. Mais cela ne nous permet pas de savoir s’ils ont clairement identifié les éléments du texte qui répondent à la question, donc ils ne bénéficient pas de tous les points. », explique Anna Lallmahomed. Elle conseille donc d’indiquer clairement la ligne de la citation et de ne pas hésiter à « souligner les mots-clés » de la phrase citée.

Faire de la traduction littérale, voire pas de traduction du tout

Il existe une « erreur grossière » qui agace plus que tout les correcteurs : « Quand les candidats ne connaissent pas un mot dans la langue de l’épreuve, ils le notent en français, entre parenthèses ou entre guillemets », témoigne Anna Lallmahomed. Le conseil de l’enseignante, si vous ne connaissez pas un mot qui vous paraît essentiel pour votre rédaction, est de le « remplacer par une périphrase », ou tout simplement de « trouver un autre mot, synonyme ».

Attention également aux « faux amis », des mots et expressions qui semblent « transparents » mais ne le sont pas. En anglais, l’exemple « typique » est actually, auquel on attribue souvent, à tort, le sens d’« actuellement », alors qu’il signifie « en fait ».

Pour Anna Lallmahomed, la meilleure technique pour rédiger en langue étrangère reste « d’éviter à tout prix de traduire ». « Autant se cantonner à des phrases simples — sujet, verbe, complément —, avec un vocabulaire que l’on maîtrise », conseille l’enseignante. « Dans l’épreuve d’expression écrite, il peut être judicieux d’utiliser à bon escient quelques mots de vocabulaire des textes proposés, en prenant garde de les prendre isolément, et de ne pas recopier des phrases entières ou même des bouts de phrases », ajoute-t-elle.

Passer par le français et tenter de le traduire « mot à mot » ne paye pas : « en corrigeant on se retrouve avec des copies où il est parfois difficile de comprendre ce que l’élève a voulu dire », déplore Anna Lallmahomed.

Utiliser des abréviations donnant l’illusion d’une bonne maîtrise de la langue

C’est souvent le « défaut des bons élèves » en anglais : si vous regardez films et séries en V.O., vous avez probablement déjà entendu plusieurs fois des expressions du type « wanna », « gonna », « kinda » ou des abréviations comme « don’t » et « can’t ». Si elles sont « tout à fait correctes » et idiomatiques à l’oral, elles doivent être proscrites à l’écrit (sauf dans le cas particulier de rédaction d’un dialogue, d’une page de journal intime ou tout écrit personnel). Il faut prendre le temps de rédiger en toutes lettres. De la même façon qu’en français, vous ne vous permettriez pas d’écrire « c’est pas » ou « c’est rien », ne contractez pas les négations dans votre copie d’anglais.

Écrire des généralités

Après la partie compréhension écrite, vous aurez nécessairement une partie rédaction. Prenez votre temps pour « formuler vos idées et vos arguments sur un brouillon et surtout évitez de “rester vague” ». « On attend des élèves une vision personnelle et argumentée », souligne Anna Lallmahomed. Il faut donc toujours accompagner ses arguments d’exemples précis : tirés des cours, de l’actualité du monde anglophone, de vos lectures ou des films que vous avez vus. Évitez, par contre, de donner des exemples tirés de votre vie personnelle, sauf dans les cas précis où ils apportent réellement une plus-value à votre démonstration. Vous pouvez donner votre avis, mais « seulement en conclusion ».

Dans la partie expression écrite de l’épreuve, vous aurez le choix entre une rédaction de type « argumentatif » et un dialogue, une lettre, une page de journal intime, ou un exercice du même ordre. Anna Lallmahomed conseille de « choisir le sujet qui vous est le plus facile, celui où vous avez le plus de choses à dire ». Dans une argumentation, le correcteur attendra un registre de langue « plus formel », avec « une introduction, une conclusion et un plan en deux parties, repérables par des paragraphes distincts », à ne choisir donc que si on maîtrise les mots de liaison et que l’on a des arguments solides.

Bac 2018, philo et français : retrouvez les sujets, corrigés et réponses des professeurs à vos questions

Le Monde Campus accompagne les élèves de 1re et de terminale candidats au bac S, bac ES, bac L et bac STMG, jusqu’aux résultats, le 6 juillet. Lors du premier jour des épreuves, lundi 18 juin, deux directs ont permis de suivre et corriger l’épreuve de philosophie le matin, puis celle de français, que passaient les élèves de première, l’après-midi.

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