A l’entreprise JD.com, à Langfang (Hebei), fin 2015. / WANG ZHAO / AFP

La riposte de Google face à Amazon se poursuit. Lundi 18 juin, le moteur de recherche a officialisé un investissement de 550 millions de dollars (472 millions d’euros) dans JD.com, le numéro deux chinois du commerce en ligne. « Un partenariat stratégique », assure la société américaine, qui va acquérir un peu moins de 1 % du capital dans son nouvel allié, coté sur le Nasdaq new-yorkais depuis 2014.

Cet accord comprend deux volets. D’abord, la vente par JD de produits sur la plate-forme Google Shopping, permettant au groupe chinois de s’implanter aux Etats-Unis et en Europe. Ensuite, une collaboration « combinant l’expertise de JD dans la chaîne d’approvisionnement et la logistique avec [les] technologies [de Google] », indique Karim Temsamani, président du groupe américain pour la région Asie-Pacifique.

Front anti-Amazon

Ces derniers mois, Google multiplie les alliances avec de grands distributeurs. Le 11 juin, le groupe s’est associé avec Carrefour, pour permettre aux clients de la chaîne d’hypermarchés de passer une commande en parlant à l’enceinte connectée Google Home ou au logiciel vocal Google Assistant, présent sur les supports mobiles. En 2017, le groupe américain avait également noué un partenariat similaire avec Walmart, le premier distributeur mondial.

C’est en fait un véritable front anti-Amazon qui est en train de prendre forme. Depuis 2016, Walmart possède plus de 10 % du capital de JD. En début d’année, Carrefour s’est associé avec le groupe chinois de l’Internet Tencent, qui détient, par ailleurs, une participation de 20 % dans JD. Et Google pourrait investir dans l’e-commerçant indien Flipkart, détenu à 77 % par Walmart, et qui compte aussi Tencent parmi ses actionnaires.

Google a également lancé un nouveau programme pour les distributeurs américains, promettant une meilleure visibilité et une expérience d’achat simplifiée en échange d’une commission sur les ventes – une première pour la société. Walmart, Costco, Target ou encore Home Depot font partie des premiers utilisateurs. Le moteur de recherche souhaite se préparer à l’essor attendu du commerce par la voix. Selon le cabinet de conseil OC&C, celui-ci pourrait se chiffrer à 40 milliards de dollars aux Etats-Unis et au Royaume-Uni d’ici à 2022, contre seulement 2 milliards en 2017.