Des membres des forces progouvernementales soutenues par la coalition, près de l’aéroport d’Hodeïda (Yémen), le 18 juin. / NABIL HASSAN / AFP

Les forces gouvernementales yéménites, soutenues par une coalition emmenée par Riyad et Abou Dhabi, ont pénétré mardi 19 juin dans l’aéroport de Hodeïda, théâtre de violents combats contre les rebelles houthistes, ont annoncé les Emirats arabes unis.

« Avec l’aide des forces armées émiraties, la résistance yéménite a pénétré dans l’aéroport de Hodeïda », cité portuaire stratégique tenue depuis 2014 par les rebelles, a tweeté l’agence d’Etat des Emirats. Cette information a été confirmée à l’AFP par une source militaire yéménite.

L’opération destinée à prendre d’assaut la plate-forme aéroportuaire a commencé après l’arrivée de « grands » renforts de troupes progouvernementales, au septième jour d’une offensive contre les rebelles qui occupent Hodeïda depuis 2014.

La crainte d’un désastre humanitaire

En effet, la coalition saoudienne en guerre au Yémen avait lancé, mercredi 13 juin, son assaut contre les rebelles houthistes à Hodeïda, le principal port du pays. Cette offensive s’inscrit dans le cadre de l’intervention depuis mars 2015 d’une coalition menée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis contre des rebelles, soutenus par l’Iran, qui contrôlent une partie du pays, dont la capitale, Sanaa.

L’ONU craint un désastre humanitaire, et rappelle que le Yémen dépend à 90 % de ses importations pour son approvisionnement en nourriture, en essence et en médicaments. L’assaut risque de fermer durablement le port, par où transitent environ 70 % de ces importations.

Les Etats-Unis, alliés de la coalition saoudienne, avaient dissuadé cette dernière au printemps 2017 de mener un tel assaut, auquel la haute hiérarchie militaire américaine est hostile. Mais la coalition a vu s’ouvrir une nouvelle « fenêtre d’opportunité », après le retrait de Washington de l’accord sur le nucléaire iranien, le 8 mai.