Inédite dans sa durée et dans ses modalités, la grève unitaire des cheminots contre la réforme ferroviaire prendra fin le 28 juin. Soit le dernier des trente-six jours d’arrêt de travail programmés depuis le 3 avril. Lors de la réunion intersyndicale du mardi 19 juin, l’UNSA-Ferroviaire, deuxième syndicat de la SNCF, a en effet confirmé à ses collègues des trois autres fédérations représentatives du groupe public (CGT, SUD et CFDT) qu’elle ne continuerait pas en juillet.

« L’UNSA va rester dans la mobilisation jusqu’au 28 juin, conformément à son engagement intersyndical, a déclaré son secrétaire général, Roger Dillenseger. On reste combatif pour la défense d’un nouveau pacte social ferroviaire, mais notre stratégie est de peser sur les négociations, pas sur les grands départs en vacances. » Cette annonce n’est pas une surprise. Les dirigeants de l’UNSA avaient, à la mi-journée, annoncé leur intention de ne pas prolonger cet été, après avoir consulté leur base.

« A deux, à trois ou à quatre »

Le front uni syndical aura duré bien plus longtemps que n’imaginaient les experts ferroviaires et que ne le laissaient supposer les relations souvent exécrables qu’entretenaient entre elles les fédérations avant l’annonce de la réforme ferroviaire. Si l’union sacrée appartient désormais au passé, la mobilisation demeure et la grève devrait perdurer, même si elle ne se décide plus à quatre.

Pour le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, « la bataille ne fait que commencer ». La CGT est toujours déterminée à poursuivre la grève en juillet, probablement lors du premier week-end de grands départs, les 6 et 7 juillet. Une grève le week-end du 14 juillet a aussi été évoquée lors de la réunion. Le premier syndicat de la SNCF devait réunir, mercredi 20 juin, sa commission exécutive pour décider des modalités de la poursuite du mouvement.

SUD veut lui aussi continuer la mobilisation pour peser sur les prochaines négociations. « L’annonce d’un calendrier de grève au long cours est hors de question, a déclaré Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail. En revanche, les 6 et 7 juillet sont des dates qui sont sur la table, dans une unité syndicale que je souhaite la plus large possible. A deux, à trois ou à quatre. »

La CFDT-Cheminots suivra-t-elle ? « Nous continuons jusqu’au 28 juin, a déclaré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger sur CNews. Après, je souhaite que ce soit fini» La CFDT-Cheminots se déterminera le 28 juin sur la poursuite du mouvement.

Cette nouvelle donne n’est pas une rupture complète de l’unité syndicale, laquelle pourrait se reformer à l’occasion des négociations, d’une part, sur la future convention collective du ferroviaire avec le patronat, d’autre part, avec la direction de la SNCF sur la future organisation de l’entreprise.

S’il n’y a pas de calendrier ferme sur la convention collective, la prochaine réunion avec la SNCF – sur les augmentations de salaires – est prévue… le 28 juin, une journée décidément capitale.