Chaque jour durant la Coupe du monde, Eddy Fleck et Maxime Mianat analysent la compétition à leur façon. Attention : cette chronique peut contenir du second degré.

Lors de France-Australie, le 16 juin à Kazan. / KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP

Laissez-moi vous narrer une anecdote afin de vous convaincre des dangers de l’arbitrage vidéo. Voici la scène à laquelle nous avons assisté lundi 18 juin, à la 22e minute de Suède-Corée du Sud : sur une contre-attaque coréenne, l’arbitre interrompt la rencontre et demande à revoir le ralenti d’une action jouée précédemment. Jouée il y a fort longtemps même, vingt ans plus tôt exactement : un tacle de Didier Deschamps sur Roberto Baggio à la 90e minute du quart de finale de la Coupe du monde 1998 France-Italie.

L’intuition de M. Joel Aguilar est bonne car la faute est flagrante. Comme le règlement le lui autorise, il siffle un penalty rétroactif. Il convoque le lendemain les vingt-deux acteurs de la rencontre, désormais quinquagénaires, à l’Urban Center de Nijni Novgorod (Russie). Roberto Baggio transforme le penalty et, depuis ce mardi 19 juin 2018, la France n’est plus championne du monde 1998.

Les conséquences du titre perdu sont désastreuses : Zinédine Zidane est aujourd’hui au chômage, l’attaquant des Bleus de l’époque vend des piscines et la célébration de l’équipe de France black-blanc-beur n’ayant jamais pu avoir lieu, je ne serais pas étonné que des crispations apparaissent soudainement entre les différentes communautés du pays.

La VAR empêche le libre arbitre. Face aux critiques, les hommes en noir, prisonniers de la technologie, ne prendront désormais plus aucun risque. L’heure est au rétropédalage et à la réécriture des grandes erreurs de l’histoire. L’Angleterre a gagné le Mondial 1986 mais plus celui de 1966. Les ballons dirigeables allemands n’ont jamais franchi entièrement la ligne Maginot. Il y a faute de l’iceberg sur le Titanic. Christophe Colomb a été sifflé hors-jeu avant d’atteindre l’Amérique. Par la faute de l’assistance vidéo à l’arbitrage, l’Amérique n’a donc toujours pas été découverte. En conséquence, France-Pérou, initialement prévu à 17 heures, n’aura pas lieu et sera remplacé par un match de handball.

Maxime Mianat