La cour d’appel de Paris a condamné, jeudi 21 juin, deux policiers à des peines de sept à dix-huit mois de prison avec sursis pour avoir blessé au Flash-Ball deux manifestants à Montreuil, dont l’un a perdu un œil.

Cette affaire, devenue emblématique des violences policières, remonte au 8 juillet 2009. Les policiers étaient intervenus pour repousser des manifestants rassemblés devant un squat à Montreuil, dans la Seine-Saint-Denis.

Trois policiers avaient tiré chacun à deux reprises avec leur Flash-Ball, une arme aujourd’hui très critiquée pour son imprécision. Six personnes furent blessées, dont l’une, Joachim Gatti, a été éborgnée. Mais la cour d’appel, estimant que les blessures de quatre des six manifestants ne pouvaient être imputées avec certitude à un tir de Flash-Ball, a relaxé les policiers pour ces quatre blessés.

Une circonstance atténuante

Le policier reconnu coupable du tir ayant touché Joachim Gatti a par contre vu sa peine alourdie : il a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et à vingt-quatre mois d’interdiction de port d’arme. En première instance, en décembre 2016, à Bobigny, il avait été condamné à quinze mois de prison avec sursis et à dix-huit mois d’interdiction de port d’arme.

Un deuxième policier a été condamné à sept mois de prison avec sursis et à douze mois d’interdiction de port d’arme pour avoir blessé un autre manifestant. Le troisième fonctionnaire a été relaxé.

La cour a reconnu aux policiers une circonstance atténuante : la défaillance de la hiérarchie et son « absence d’instructions claires et précises » ce soir-là.