Un employé de MSF dans un centre de l’ONG à Madagascar. / RIJASOLO / AFP

L’ONG Médecins sans Frontières (MSF) a estimé, vendredi 22 juin, qu’« aucun élément ne permet de nous dire qu’il y a des faits avérés », après une enquête de la BBC sur des travailleurs humanitaires qui auraient eu recours à des prostituées lors de missions.

Dans un communiqué, l’organisation rappelle que « MSF n’est pas immunisée face à ces dérives, et nous nous efforçons de prendre chaque cas au sérieux ».

« Notre organisation dispose de mécanismes de signalement pour recueillir les plaintes sur ce type d’abus », a précisé au Monde.fr l’ONG, qui n’envisage pas l’ouverture d’une enquête sur la base des témoignages recueillis par la BBC, faute d’« éléments concluants ».

« Nous avons investigué, dans la mesure du possible, chaque affirmation de la BBC, mais le manque de précisions a rendu la tâche extrêmement difficile. Nous n’avons pas été en mesure de trouver des preuves à l’appui des allégations présentes dans le rapport de la BBC»

MSF précise avoir tenté de vérifier l’allégation selon laquelle un employé de MSF aurait dit qu’il était possible d’échanger des médicaments contre des faveurs sexuelles, sans y parvenir. « S’il s’avérait qu’un employé MSF avait tenté d’obtenir des services sexuels en échanges de médicaments, il s’agirait d’un abus de pouvoir inacceptable », écrit l’ONG, qui n’a identifié aucun incident étayant cette allégation.

24 cas de harcèlement ou d’abus sexuels en 2017

Dans l’article de la BBC, trois anciennes employées accusent des travailleurs humanitaires, en poste au Kenya, au Liberia et en Afrique centrale, d’avoir eu recours à des prostituées. Selon la chaîne, ces accusations visent des logisticiens, et non des médecins ou infirmiers.

En février, dans la foulée de la révélation de scandales sexuels au sein de l’ONG Oxfam, MSF, qui emploie plus de 40 000 personnes dans le monde, avait dit avoir reçu, en 2017, 146 plaintes ou signalements pour des discriminations, abus de pouvoir ou comportements inappropriés. Parmi ceux-ci, 24 cas de harcèlement ou d’abus sexuels avaient été identifiés, donnant lieu à 19 licenciements.