Des migrants en Bosnie, en attente d’aide alimentaire, le 10 juin. / Amel Emric / AP

Le premier ministre tchèque, Andrej Babis, a déclaré vendredi 22 juin, à la sortie du conseil des ministres à Prague, que son pays prendrait des dispositions pour refouler les migrants arrivant à sa frontière si l’Allemagne et l’Autriche prenaient une telle mesure.

« Nous ne pouvons pas permettre que les migrants illégaux entrent sur notre territoire, parce que ce serait ensuite notre problème et c’est ce que nous ne souhaitons pas, a dit le chef du gouvernement tchèque. Cela veut dire que nous irons immédiatement aux passages frontaliers pour contrôler notre frontière. »

« Les passagers frontaliers seront contrôlés dans ce cas-là par la police, mais nous avons aussi un plan d’urgence aux termes duquel les douaniers et éventuellement l’armée seront déployés », a ajouté M. Babis, qui a convoqué pour vendredi après-midi une réunion du conseil de sécurité de l’Etat.

Favorables à d’autres attributions pour Frontex

Selon lui, « la frontière sud de l’UE doit être défendue par les Etats tels que la Grèce, l’Italie, Malte et l’Espagne et les autres Etats doivent les aider ». M. Babis s’est également prononcé en faveur d’un « changement de compétences » de l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes Frontex au cas où ses effectifs seraient portés à 10 000 employés d’ici 2020, comme le réclame l’Italie depuis longtemps.

« Il n’est pas possible de dépenser tant d’argent [pour Frontex] pour ne faire que du monitoring de la migration illégale et pour voir se développer le business des mafias de passeurs. Frontex doit opérer hors de l’Europe, a affirmé le premier ministre tchèque. La solution est très simple : les bateaux [avec les migrants] ne doivent pas prendre la mer. »

Le ministre de l’intérieur allemand, Horst Seehofer, a prévenu lundi qu’il serait prêt « en juillet » à « refouler immédiatement » les migrants arrivant aux frontières allemandes en provenance d’un autre pays européen si la chancelière Angela Merkel ne parvenait pas à une solution « équivalente » à l’occasion du sommet de l’Union européenne prévu les 28 et 29 juin.