Le 19 avril, à Paris. / LIONEL BONAVENTURE / AFP

Les deux informations n’ont rien à voir, mais mettent en scène les mêmes acteurs, les syndicats de SFR. Mardi 19 juin, la CFDT et l’UNSA, les deux syndicats majoritaires, ont obtenu de la part de la direction de SFR un allongement du « new deal » jusqu’à fin 2020. Cet accord, négocié en 2016, avait encadré le plan de départs volontaires, qui avait abouti à la suppression d’un tiers des effectifs du groupe, mais à des conditions très généreuses.

Les syndicats ont désiré renégocier avec la direction, car ils restent inquiets de l’avenir de la société. « Nous voulions prolonger l’accord, qui s’arrête en juillet 2019, à fin 2021, juste avant les importantes échéances de remboursement de la dette du groupe. Nous sommes tombés d’accord sur le 31 décembre 2020 », explique Abdelkader Choukrane, responsable UNSA. Pour prendre corps, l’accord doit encore recevoir le vote des adhérents de la CFDT et de l’UNSA. SFR, où l’on précise que « des négociations sont encore en cours », s’engage à maintenir l’effectif à 9 400 personnes. En cas de coup dur, il devrait passer par des départs volontaires, sans procéder à de licenciements secs.

Licencié pour avoir refusé de faire des photocopies

La CGT, qui craint qu’un nouveau « new deal » crée une nouvelle fuite des effectifs, n’a pas prévu de le signer. Mais, si un changement de capital intervenait – SFR et Bouygues Telecom discuteraient actuellement d’un rapprochement –, les parties devraient revenir à la table des négociations.

En parallèle, les syndicats, unis en intersyndicale, ont alerté la direction, le 21 juin, après le licenciement de deux salariés des boutiques du groupe. Point commun à ces deux affaires, le rôle qu’aurait tenu Armando Pereira. Steevy M. raconte avoir refusé de faire une série de photocopies pour les amis de la sœur de l’actionnaire et dirigeant de SFR, qui se présentaient dans la boutique de Montesson (Yvelines), où il travaille depuis six ans. « Je lui ai dit que c’était compliqué au niveau des stocks », dit-il. Quelques jours après, il était convoqué à un entretien préalable de licenciement. Un second salarié aurait également été victime d’une proche de l’actionnaire. Un porte-parole de SFR évoque « des comportements non compatibles avec les valeurs de l’entreprise ». L’intersyndicale a prévu de manifester, le 28 juin au matin, devant le siège du groupe, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Ambiance.