Chaque jour durant la Coupe du monde, Eddy Fleck et Maxime Mianat analysent la compétition à leur façon. Attention : cette chronique peut contenir du second degré.

22 mars 2018 : des gardes armés surveillent les attaques d’ours polaires pendant que des marins et scientifiques norvégiens jouent au football sur la glace au Groënland, qui n’est pas l’Antarctique, mais vu de loin, ça y ressemble quand même. / MARIUS VAGENES VILLANGER / AFP

L’Antarctique est le grand absent du tournoi. Les cinq autres continents ont tous été cordialement invités par l’organisateur russe, au contraire de ce territoire de 14 millions de kilomètres carrés, une surface équivalente à celle d’un terrain d’Olive et Tom. Racisme ordinaire ou mépris de glace ? Blacklistée des anneaux olympiques, très mal desservie par EasyJet, l’Antarctique est blanche mais opprimée.

A ce titre, le passage dès 2026 à une Coupe du monde à 48 équipes constitue un premier pas vers l’égalité. Allons encore plus loin : un Mondial à 124 équipes permettrait d’éviter des injustices comme l’absence de l’Inde (1,3 milliard d’habitants), du Soudan du Sud, du Groenland voire de l’Italie. Une formule simple (31 groupes de quatre ou 24,8 groupes de cinq avec les quatorze meilleurs troisièmes qualifiés en 128e de finale) contenterait les diffuseurs télés et les spectateurs drogués.

Le président de la FIFA, Gianni Infantino, n’a pas que le portefeuille sur la main : il a aussi un cœur caché dans la doublure. Sa proposition d’une Coupe du monde à 238 équipes en 2032 – avec la Chine automatiquement qualifiée en finale – va dans le bon sens. Une Coupe du monde de gauche, où chacun aurait sa chance, sans sélection à l’entrée.

Cloner les meilleurs effectifs sera alors une formalité. Le Brésil A, A’, B, C et D jouera cinq matchs en une seule soirée, dans cinq stades différents, à l’occasion d’un tournoi bimensuel regroupant les huit planètes du système solaire, l’outsider Pluton et cette bonne vieille Antarctique désireuse de montrer qu’elle n’est pas qu’une équipe de manchots.

Pygoscelis Papua dans l’ouest de l’Antarctique, le 5 mars 2016. / EITAN ABRAMOVICH / AFP

Maxime Mianat

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