Le Vieux-Port de Marseille, le 3 mai 2013. / GERARD JULIEN / AFP

« C’est une galéjade ! » Les poissonniers du Vieux-Port de Marseille ne décolèrent pas samedi 23 juin après la verbalisation de plusieurs d’entre eux il y a une semaine pour ne pas avoir inscrit le nom latin des poissons sur leurs étals.

« Les clients ne font même pas la différence entre la rascasse et le rouget, qu’est-ce qu’on vient nous demander de mettre le nom en latin ! », s’agace Marie qui a été verbalisée pour la première fois en vingt-cinq ans de métier.

Comme elle, une dizaine de poissonniers vendant chaque matin leur marchandise sur le célèbre Vieux-Port ont été sanctionnés le 14 juin à l’occasion d’une opération de contrôle, mobilisant une vingtaine d’agents des services de l’Etat (direction départementale des territoires et de la mer, de la protection des populations et de la Direccte). Il leur est notamment reproché de ne pas avoir affiché le nom scientifique des poissons comme le veut la réglementation européenne et, pour d’autres, ne pas avoir affiché les prix.

Marchandise détruite

« Ce sont des bureaucrates qui ne connaissent pas le terrain. Aucun client me demande le nom en latin », poursuit Marie. « Les contrôles, c’est bien, mais de cette façon et pour ce motif, c’est exagéré », peste aussi Abdel alors que les touristes affluent samedi matin sur le marché.

Patrick, revendeur de poisson, a, lui, vu toute sa marchandise saisie pour être détruite par les contrôleurs, car il ne pouvait pas justifier la zone dans laquelle son poisson avait été pêché. « J’ai voulu appeler le pêcheur, mais ils ne m’ont pas laissé faire. C’est une honte, ils auraient au moins pu donner tout ça aux pauvres », s’emporte le commerçant qui risque entre 400 et 1 500 euros d’amende et attendait sa convocation au tribunal. Les services de contrôle n’étaient pas joignables samedi.

« Emmanuel Macron m’a garanti, après avoir éclaté de rire quand je le lui ai appris, que les poissonnières du Vieux-Port n’auraient désormais plus à écrire, en latin, le nom des poissons qu’elles vendent », a fait savoir, pour sa part, dans un communiqué le maire, Jean-Claude Gaudin, qui a déjeuné vendredi avec le président de la République.