Des affiches en opposition aux exercices militaires conjoints entre la Corée du Sud et les Etats-Unis, devant l’ambassade américaine à Séoul, le 19 juin. / Ahn Young-joon / AP

Le ministère américain de la défense a annoncé vendredi 22 juin suspendre indéfiniment de nouveaux exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, pour soutenir les négociations diplomatiques en cours avec la Corée du Nord.

« Pour soutenir l’exécution des résultats obtenus au sommet de Singapour (...) le secrétaire [James] Mattis a suspendu indéfiniment des exercices sélectionnés », a indiqué la porte-parole du Pentagone, Dana White, citant trois exercices qui étaient programmés dans les trois mois à venir, dont le Freedom Guardian prévu en août et déjà annulé.

Les armées américaine et sud-coréenne avaient confirmé mardi avoir suspendu les exercices militaires de Freedom Guardian. Environ 17 500 soldats américains devaient prendre part à ces manœuvres.

C’est le président Donald Trump lui-même qui s’était engagé après le sommet historique avec le leader nord-coréen Kim Jong-un le 12 juin à renoncer aux exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud, où sont déployés des dizaines de milliers de soldats américains chargés de la défendre contre les menaces nord-coréennes.

Ces suspensions annoncées vendredi incluent « le Freedom Guardian ainsi que deux exercices d’entraînement du programme d’échange de la marine coréenne qui était prévu pour se dérouler dans les trois prochains mois », a souligné Mme White dans un communiqué, sans apporter plus de précisions.

Des sanctions maintenues

Le sommet Trump-Kim de Singapour s’est achevé sur un engagement de la Corée du Nord en faveur d’une « dénucléarisation complète » mais les détails ont été remis à des négociations ultérieures et dix jours après, aucune avancée concrète n’a été enregistrée.

Donald Trump a donc dans le même temps qualifié l’arsenal nucléaire nord-coréen de « menace exceptionnelle et extraordinaire », afin de justifier le maintien des sanctions contre Pyongyang.

« L’existence et le risque de prolifération de matière fissile à des fins militaires sur la péninsule coréenne et les actes et les politiques du gouvernement de Corée du Nord continuent de constituer une menace exceptionnelle et extraordinaire pour la sécurité nationale, la politique étrangère et l’économie des Etats-Unis »

Dans cette déclaration formelle rendue publique vendredi, le locataire de la Maison Blanche justifie le maintien des sanctions contre Pyongyang et la prorogation pour une année supplémentaire de « l’état d’urgence national » décrété en 2008 à cet égard.

« Il n’y a plus de menace nucléaire de la part de la Corée du Nord », avait pourtant claironné le président américain à son retour à Washington, après le sommet de Singapour.