Portés par les actions jugées radicales du mouvement Génération identitaire (GI), qui s’est fait remarquer par ses actions antimigrants dans les Alpes, et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite dans plusieurs pays européens, les jeunes du Rassemblement national (RN, ex-Front national) ont relancé, samedi 23 juin, leur mouvement, qu’ils ont rebaptisé Génération nation (ex-FNJ).

L’action de GI « a eu le mérite de montrer l’effacement des frontières », admet Jordan Bardella, qui est aussi porte-parole du parti. Mais, souligne-t-il, « Génération identitaire fait des opérations de communication et de l’activisme. Nous, nous sommes une formation politique qui a pour vocation de former des futurs cadres et élus ».

Les jeunes RN, qui représentent un tiers des 45 000 adhérents à jour de cotisation, développeront plusieurs axes. Mener des « actions » et « pas seulement distribuer des tracts », comme des maraudes pour les sans-abri ou bientôt de l’aide aux devoirs, détaille Jordan Bardella, soutien de Marine Le Pen depuis 2012.

Il entend aussi « former » de futurs cadres, au moment où l’ancienne députée Marion Maréchal, âgée de 28 ans, ouvre une école de sciences politiques, et « ouvrir » le mouvement jeune à d’autres formations en France comme en Europe, dans le sillage de la stratégie d’alliances lancée par Marine Le Pen après l’échec de la présidentielle.

Le porte-parole des jeunes de la Ligue italienne, Davide Quadri, et le président des jeunes du Vlaams Belang belge, Bart Claes, étaient présents samedi soir. « Nos idées en France arrivent au pouvoir en Italie. La dynamique est extrêmement prometteuse », relève Jordan Bardella.

Marine Le Pen est venue doper leur enthousiasme. Les jeunes « sont en train de vivre l’Histoire avec un grand H, ils sont les acteurs d’une véritable révolution européenne démocratique. Nous allons arriver au pouvoir », leur a lancé la finaliste de la présidentielle 2017.

Un sondage Elabe réalisé fin mai a nourri leurs espoirs. Aux élections européennes, les 18-24 ans voteraient d’abord pour une liste FN (27 %) devant En marche ! (21 %), Les Républicains (19 %) et La France insoumise (8 %). Reste à séduire les militants des autres partis, qui « sont les bienvenus ». Ceux de LR ou Debout la France se retrouvent parfois au syndicat de la Cocarde étudiante, qui était représenté samedi.