Au Liban, une des écoles tenues par l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, UNRWA. / Hassan Ammar / AP

Malgré des aides supplémentaires venues compenser une baisse de financements des Etats-Unis, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) reste en déficit de plus de 200 millions de dollars pour finir l’année 2018, selon les Nations unies.

S’il n’est pas comblé, des écoles gérées par l’UNRWA « pourraient ne pas rouvrir en août », a averti le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Miroslav Lajcák, lors d’une conférence de donateurs, lundi 25 juin, à New York. « Les activités humanitaires en Cisjordanie et à Gaza sont en jeu », a-t-il insisté.

« Echouer à fournir des ressources absolument nécessaires a un prix : davantage de difficultés pour les communautés, davantage de désespoir pour la région, davantage d’instabilité pour notre monde », a égrené le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

« Nous ne devons pas abandonner » les élèves et nous devons « faire tout ce qui est possible pour assurer que la nourriture continue d’arriver, que les écoles restent ouvertes et que la population ne perde pas espoir », a insisté M. Guterres.

Des millions de réfugiés

En début d’année, les Etats-Unis ont réduit de 250 millions de dollars leur contribution financière à l’agence de l’ONU, réclamant sa réforme et conditionnant une reprise d’aide à un retour des Palestiniens aux négociations avec Israël.

Lors de plusieurs conférences (Rome, Amman…), l’UNRWA a engrangé des soutiens financiers supplémentaires, mais qui ne comblent que pour moitié sa quête de 446 millions de dollars pour cette année.

« Grâce au versement de 200 nouveaux millions, l’UNRWA a pu maintenir ses services vitaux. Dans le même temps, l’UNRWA a pris des mesures drastiques pour réduire ses dépenses de 92 millions supplémentaires », a salué Antonio Guterres.

Au Liban, une des écoles tenues par l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, UNRWA. / Hassan Ammar / AP

Lundi, plusieurs pays ont annoncé de nouvelles aides pour atténuer un déficit estimé à 250 millions de dollars mais aucun montant global obtenu n’a été annoncé. Parmi eux, le Mexique a promis 500 000 dollars, la Belgique « quatre millions d’euros supplémentaires ».

Etablie en 1949, l’UNRWA apporte son aide à des millions de personnes enregistrées comme réfugiées dans les Territoires palestiniens, en Jordanie, au Liban ou en Syrie, survivants ou descendants de Palestiniens fuyant la première guerre israélo-arabe en 1948 qui a suivi la création de l’Etat d’Israël.

Plus de 500 000 enfants étudient dans les écoles de l’UNRWA – 54 % de son budget va à l’éducation – qui fournit aussi des soins et une aide sociale. L’agence emploie plus de 20 000 personnes au Proche-Orient, en majorité des Palestiniens.