Les quatre opérateurs se sont engagés à dépenser 3 milliards d’euros en échange du renouvellement de leurs fréquences. / HAMZA BUTT / CC by 2.0

Champigny-en-Beauce (Loir-et-Cher), Buire-au-Bois (Pas-de-Calais) ou Walscheid (Moselle)… ces communes ont un point commun : elles appartiennent aux fameuses « zones blanches », ces endroits où l’on ne reçoit pas du tout la téléphonie mobile. Ces dernières années, les plans se sont succédé pour remédier à ce problème de connexion, en vain. Le gouvernement, qui a fait de la couverture numérique un enjeu politique important, a promis de mettre fin à cette situation d’ici deux ans.

« Ces zones blanches n’ont jamais été couvertes, malgré moult programmes, car les opérateurs n’avaient pas d’engagements contraignants. Ils en ont pris en janvier. Ils ont désormais entre douze et vingt-quatre mois pour terminer la couverture mobile du territoire », a lancé, mercredi 27 juin, le secrétaire d’Etat à la cohésion du territoire, Julien Denormandie, à l’occasion d’un point d’étape sur le plan très haut débit. Emmanuel Macron a promis de permettre l’accès à un minimum de débit fixe et mobile de 8 mégabits par seconde (Mbit/s) à l’ensemble de la population en 2020 et supérieur à 30 Mbit/s en 2022.

5 000 pylônes supplémentaires par opérateur

La couverture mobile constitue l’un des axes majeurs de cette politique. Les quatre opérateurs – Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free (dont Xavier Niel, le fondateur, est actionnaire du Monde à titre personnel) – se sont engagés à dépenser 3 milliards d’euros, en échange du renouvellement, sans enchère financière et pour dix ans, de leurs fréquences. Ils sont censés construire 5 000 pylônes supplémentaires chacun, même si une partie d’entre eux seront mutualisés.

Dans un premier temps, ils devront s’atteler à la construction de 485 pylônes déjà identifiés et situés dans les zones complètement dépourvues d’accès au mobile. « Ces sites font partie de vieux programmes que devaient financer l’Etat et les collectivités », explique un expert des télécoms. C’est donc le manque d’argent public qui a laissé de nombreuses communes en jachère. Finalement, les opérateurs paieront ces infrastructures.

Autre aspect du plan : les opérateurs se sont engagés à terminer de couvrir la population française en 4G d’ici 2020. « Cela représente 10 000 communes, qui vont passer de la 2G ou 3G à la 4G », a expliqué M. Denormandie.

Reste que le calendrier est serré. Outre ces 485 sites déjà connus, le gouvernement et les collectivités devront ensuite identifier entre 600 et 700 nouveaux sites chaque année, et demander aux opérateurs de les déployer. Or, les procédures sont longues et peuvent aller jusqu’à deux ans. « Dans la réalisation, c’est compliqué, il faut trouver les sites, le terrain. Les élus doivent être avec nous », explique un fonctionnaire. Sur ce sujet grand public et donc hautement abrasif, Emmanuel Macron n’a pourtant pas droit à l’erreur.