Serena Williams, le 29 mai à Roland-Garros, durant son premier match des internationaux de France, face à la Tchèque Kristyna Pliskova. / Alessandra Tarantino / AP

L’Américaine Serena Williams disputera le tournoi de Wimbledon (du 2 au 15 juillet) comme tête de série numéro 25, un mois après la polémique à Roland-Garros où ce statut lui avait été refusé, ont annoncé mercredi 27 juin les organisateurs de la compétition britannique de tennis.

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, l’ex-numéro 1 mondiale pourrait bénéficier d’un sort équivalent à l’occasion de l’US Open, qui démarre à la fin d’août.

L’étape américaine du Grand Chelem va prendre en compte la situation des joueuses de retour de grossesse pour désigner ses têtes de série, s’est engagée la présidente de la Fédération américaine de tennis, Katrina Adams, interrogée le 23 juin par le New York Times.

183e au classement de la WTA

De retour de grossesse, Serena Williams n’occupe actuellement que la 183e place mondiale au classement de la Women’s Tennis Association (WTA) et ne peut donc, en théorie, prétendre à être tête de série, le statut qui permet aux meilleures joueuses du circuit d’éviter de croiser la route des favorites dès les premières rencontres des tournois.

Lors de la dernière édition de Roland-Garros, porte d’Auteuil à Paris, l’organisation des Internationaux de France n’avait fait preuve d’aucune mansuétude envers la sportive de 36 ans, qui a donné naissance à son premier enfant en septembre 2017. Plusieurs titres de la presse américaine s’en étaient émus, à l’instar du quotidien USA Today, qui n’avait pas hésité à titrer dans son édition du 22 mai : « Roland-Garros punit Serena Williams d’avoir eu un bébé ».

Même la fille et conseillère du président Donald Trump, Ivanka, s’était fendue d’un tweet indigné : « Aucune mère ne devrait être pénalisée professionnellement. La WTA doit changer cette règle immédiatement. »

Après trois victoires sur la terre battue parisienne, la cadette des sœurs Williams avait finalement déclaré forfait en huitièmes de finale face à une autre ancienne numéro 1 mondiale, Maria Sharapova. Blessée à l’épaule, l’Américaine, trois fois victorieuse à Roland-Garros, n’avait pu défendre ses chances, laissant la Russe filer vers les quarts de finale du tournoi, remporté par la Roumaine Simona Halep.

La joueuse aux vingt-trois titres en Grand Chelem bénéficiera d’un tableau plus favorable sur le gazon de Wimbledon puisque les organisateurs de l’épreuve britannique ont décidé de ranger la championne parmi les têtes de série du tournoi. S’ils suivent en général le classement mondial pour les têtes de série, ils se réservent le droit d’apporter des modifications pour « un tirage équilibré ».

La direction de l’US Open – quatrième tournoi majeur de la saison internationale après l’Open d’Australie, les Internationaux de France et Wimbledon – pourrait faire de même, à en juger par les recommandations de Katrina Adams. « C’est la bonne chose à faire pour ces mamans qui retrouvent la compétition », soutient la présidente de la Fédération américaine de tennis.

L’US Open « corrigera les têtes de série si la grossesse est un facteur du classement actuel d’une joueuse », a insisté Adams, elle-même ancienne joueuse du circuit. « Nous pensons que c’est un bon message pour nos joueuses et futures joueuses. Vous pouvez très bien vous en aller, être une femme, devenir maman et revenir à votre travail, je crois que c’est un message important. »

Le circuit WTA n’offre pas de statut de tête de série aux joueuses qui reviennent de longues absences, mais il leur permet d’accéder directement au tableau principal des grands tournois, sans passer par la phase des qualifications, à la faveur d’un « classement protégé ».