A Paris, 2 900 personnes seulement se sont rassemblées pour manifester jeudi 28 juin, selon la préfecture de police. / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

C’était la première journée de manifestation interprofessionnelle conjointe depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron. La CGT et Force ouvrière ont lancé, jeudi 28 juin, près de « 130 initiatives » sur le territoire, avec les associations étudiantes UNEF, UNL et FIDL, auxquelles s’est jointe Solidaire, selon la CGT.

Ces actions ont pris des formes diverses, des manifestations aux pique-niques, et elles ont touché les secteurs privé et public, ainsi que les milieux étudiants, et coïncident avec la dernière journée de grève unitaire des cheminots.

« On a beau avoir un jeune président de la République, toutes les mesures qu’il prend, ce sont des mesures du siècle dernier, a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Ceux qui connaissent la vraie vie, ce qui n’est pas le cas du président de la République, savent que, quand on est dans la précarité, on ne peut pas construire sa vie. »

« Préparer une rentrée offensive »

Mais la participation n’a pas été au rendez-vous, puisque, à Paris, 2 900 personnes seulement se sont rassemblées pour manifester, selon la préfecture de police. La CGT n’a pas souhaité donner de chiffre. Elle précise que l’objectif n’est pas de mesurer la mobilisation, mais de construire un mouvement de long terme.

« Il s’agit de préparer une rentrée offensive pour gagner l’augmentation des salaires et des pensions, la réduction du temps de travail, pour relancer nos industries et services publics », peut-on lire dans un communiqué.

De son côté, le nouveau secrétaire général de FO, Pascal Pavageau, qui a reçu le mandat de mener une lutte interprofessionnelle la plus unitaire possible, explique lui aussi que les participants ne « sont pas là pour faire un chiffre ». « Nous sommes là pour prendre date dans une logique qui s’inscrit à plus long terme et certainement avec plus d’organisations syndicales et de jeunesse que celles qui appellent le 28 », avait-il dit sur Public Sénat lundi, ajoutant : « Nous verrons à la rentrée, fin août, début septembre, ce que nous sommes en capacité de faire. »

Crainte d’une aggravation du malaise social

Les syndicats ne cherchent plus, en effet, à se démarquer par le nombre de manifestants dans la rue. La dernière mobilisation interprofessionnelle que la CGT avait menée en solitaire le 19 avril, n’avait rassemblé que 119 500 personnes en France (108 000 en régions et 11 500 à Paris), selon la préfecture.

La participation à la grève de la SNCF, handicapée par les divisions syndicales, était de 8,43 % mercredi, son plus bas niveau depuis le début du mouvement, le 3 avril. Elle s’est légèrement redressée ce jeudi pour cette dernière journée de débrayage unitaire, atteignant 10,26 %.

Les centrales mettent en garde contre une aggravation du malaise social, notamment en lien avec la baisse de 0,6 % du pouvoir d’achat des ménages, constatée par l’Insee au premier trimestre de 2018, et espèrent qu’il sera le catalyseur pour réaliser une unité d’action plus large.