Des Obike et des Gobeebike, enseigne déjà disparue à Paris, en novembre 2017. / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Les deux-roues en free floating (sans borne d’attache) se développent dans la capitale depuis quelques mois et, jusque-là, aucun cadre ne régulait le secteur, entraînant notamment l’encombrement des trottoirs de vélos et de scooters.

Jeudi 27 juin, la Ville de Paris a donc convié les enseignes du secteur à signer deux chartes de bonne conduite : l’une pour les vélos (Obike, Mobike, Ofo, Donkey Republic, Oribiky et Pony Bikes), l’autre pour les scooters (Coup et CityScoot). L’entreprise de trottinettes électriques Lime, installée vendredi dernier et également présente, devrait rejoindre les signataires.

Les chartes ont « vocation à servir de cadre pour la régulation du free floating dans d’autres villes » du monde, a expliqué Anne Hidalgo, « ce que nous faisons aujourd’hui est aussi regardé de près comme une expérience qui permet de nourrir » la future loi sur les mobilités.

Ces chartes vont permettre de « niveler le niveau de service vers le haut pour que les scooters en partage ne soient pas détestés des Parisiens », a déclaré Bertrand Fleurose, fondateur de CityScoot. Elles imposent plusieurs règles aux prestataires.

Libérer les trottoirs

Les scooters ont interdiction de stationner sur les trottoirs, sous peine de verbalisation. Les vélos, s’ils sont tolérés, doivent respecter la « réglementation en faveur des personnes à mobilité réduite » (laisser une largeur minimale de cheminement de 1,4 m, sur les trottoirs ou la chaussée). « Le vélo de manière générale, ne doit pas constituer un obstacle, encore moins un danger », explique la charte.

Récupérer les épaves

C’est la règle des vingt-quatre heures : tout deux-roues cassé signalé sur l’appli de l’opérateur ou de la Ville de Paris doit être enlevé de la voie publique dans les vingt-quatre heures. Si ce n’est pas le cas, les services de la Ville le feront mais enverront la facture à l’entreprise. Les opérateurs s’engagent également à mettre en place « un dispositif de maintenance ».

« Il faut choisir entre le vélo jetable et le vélo durable. Nous faisons clairement le choix du vélo durable et nous demandons à tous les opérateurs de faire le même choix que nous », a expliqué Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris chargé de l’urbanisme.

Payer pour l’occupation de l’espace

C’est le point sensible et pas totalement tranché de ces chartes : « La mise à disposition du domaine public peut donner lieu à la perception d’une redevance payée par les opérateurs. » Une sorte de forfait pour occupation de l’espace public pourrait donc être instauré à l’avenir.