L’équipe belge après l’unique but du match, le 28 juin, à Kaliningrad. / ATTILA KISBENEDEK / AFP

En principe, une victoire vaut mieux qu’un match nul, qui vaut mieux qu’une défaite. Voilà pour la théorie. Dans ce match entre deux équipes déjà qualifiées pour le tour suivant, la victoire de la Belgique lors de sa troisième rencontre de poule (1-0) contre l’Angleterre, jeudi 28 juin, dans l’enclave de Kaliningrad, lui complique les choses.

La première place du groupe G conduira d’abord les Belges à affronter le Japon en huitièmes de finale, le 2 juillet, à Rostov-sur-le-Don. Mais c’est ensuite que ça se gâte : ils risquent de rencontrer le Brésil en quart de finale, l’un des favoris de la compétition, si toutefois Neymar et les siens éliminent le Mexique au tour précédent. Puis en demi-finales viendra soit le Portugal, l’Uruguay, la France ou l’Argentine…

Un coup d’œil au sort de l’Angleterre, maintenant. Les Three Lions, deuxième du groupe, affronteront la Colombie en huitièmes de finale. Une victoire et ils retrouveraient alors en quarts soit la Suède, soit la Suisse. Deux adversaires moins intimidants que le Brésil, quand bien même les Helvètes ont obtenu un match nul (1-1) au premier tour contre les « Auriverde ».

Equipe bis

De là imaginer qu’il aurait été préférable de perdre ce soir ? Avant le match, de son propre aveu, le sélectionneur Roberto Martinez n’avait pas fait de la victoire « une priorité ». Son équipe type, déjà qualifiée pour le prochain tour après le deuxième match, a donc pris place sur le banc de touche pour le troisième.

Comme tous les remplaçants habituels, Thorgan Hazard a joué pour faire souffler les cadres. « On a bien géré », estime, derrière sa barbiche, le milieu du Borussia Mönchengladbach, qui a donc pour une fois joué sous le regard de son frère aîné, Eden, remplaçant ce soir.

Après de faciles succès sur le Panama (3-0) et la Tunisie (5-2), les Diables rouges ont donc remporté contre l’Angleterre une troisième victoire en autant de matchs, cette fois avec leur équipe « bis ». Une victoire positive pour « la confiance », veut croire le cadet de la famille Hazard. « A tous ceux qui pensaient qu’on allait gérer la deuxième place, bah non, on a montré qu’on voulait gagner le match. Si on veut aller le plus loin possible, on doit jouer contre tout le monde. »

Thierry Henry comme un ressort

Sur les huit groupes du Mondial, seules deux autres équipes ont accompli la passe de trois, l’Uruguay et la Croatie. « On ne pense pas au classement [du groupe], on pense juste à gagner nos matchs, assure le milieu offensif Youri Tieleman. Quel que soit le tableau, peu importe, on veut tout gagner. »

Il fallait voir en tout cas la joie de Thierry Henry, désormais entraîneur adjoint des Diables rouges. L’ancien attaquant de l’équipe de France a bondi comme un ressort pour aller féliciter Adnan Janujaz, auteur de l’unique but du match : un tir lumineux, après avoir désaxé d’un crochet le pauvre Danny Rose (1-0, 51eme minute). « Je voulais montrer aux gens qui m’ont beaucoup critiqué dans le passé que je suis bien présent », s’est réjoui le milieu de terrain de la Real Sociedad, passé par Manchester United.

Les Anglais, eux, auront montré peu de choses. Pour Jamie Vardy, difficile de faire oublier le capitaine et buteur Harry Kane, lui aussi ménagé ce soir. Ce dernier a quitté le stade sans avoir quitté son survêtement ce soir, sans doute soulagé à l’idée d’échapper au spectre brésilien.