Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi 29 juin dans le centre de l’Inde pour la troisième journée de suite après le viol brutal d’une fillette de 8 ans. La jeune victime se trouve dans un état critique. Une foule portant des pancartes et chantant « Mort au violeur » s’est rassemblée en plusieurs lieux du district de Mandsaur, dans l’Etat du Madhya Pradesh, pour réclamer la pendaison du suspect de l’agression sexuelle d’une écolière de la zone.

Ces rassemblements rappellent, dans une moindre mesure, l’émoi populaire qu’avait provoqué un viol collectif à New Delhi en 2012 qui avait choqué la planète et jeté une lumière crue sur les violences sexuelles en Inde.

Un suspect arrêté

Dans cette nouvelle affaire, un homme est accusé d’avoir mardi enlevé une fille de 8 ans à la sortie de l’école alors qu’elle attendait son père, en lui assurant qu’il la ramenait chez elle, a expliqué la police locale.

A la place, il l’aurait conduite dans un endroit isolé où il l’aurait brutalement violée et lui aurait tranché la gorge, la laissant agoniser. Elle a été découverte par des habitants. La victime « reste dans un état critique dans l’unité de soins intensifs. Elle est dans l’incapacité de parler car ses cordes vocales ont été endommagées par une coupure profonde à la gorge », a déclaré un médecin qui a requis l’anonymat.

Interpellé, un suspect est actuellement interrogé par les forces de l’ordre et risque des poursuites pour viol et tentative de meurtre, a annoncé le vice-directeur de la police du district de Mandsaur, S. S. Kanesh.

Nombre de commerces et d’écoles sont restés fermés dans le district. Des étudiants ont manifesté en portant des brassards noirs. Des policiers antiémeute ont été déployés préventivement, à la suite de heurts avec les protestataires jeudi soir. « Il y a eu plusieurs manifestations mais la situation reste sous contrôle », a assuré M. Kanesh.

Quelque 40 000 viols ont été signalés en Inde en 2016, selon des statistiques du gouvernement. Les experts estiment toutefois que ce chiffre ne représente que la partie émergée de l’iceberg, en raison de la culture du silence qui prévaut dans cette société très patriarcale. A tel point qu’avec une population presque vingt fois inférieure (66,9 millions d’habitants alors que l’Inde en compte 1,32 milliard), il y a chaque année plus de viols ou tentatives de viol déclarés en France (environ 65 000) qu’en Inde.