Six académies scientifiques, dont celles de médecine et des sciences, ont dénoncé vendredi les positions « scandaleuses » contre les vaccins du médecin controversé Henri Joyeux. / Rama / Wikimedia Commons

Six académies scientifiques, dont celles de médecine et des sciences, ont dénoncé, vendredi, les propos du médecin controversé Henri Joyeux à la suite de l’annulation de sa radiation de l’ordre des médecins, mardi 26 juin.

« Les six académies, dans leur devoir de protection de la santé des populations, déclarent solennellement que la liberté d’expression a des limites et qu’elle n’excuse en rien les allégations irresponsables de certains professionnels de santé », ont écrit ces académies dans un communiqué commun. Elles s’insurgent contre les propos d’Henri Joyeux qui, « se prévalant de la levée de sa radiation du Conseil national de l’Ordre des médecins, prétend qu’il a raison concernant ses positions sur la vaccination ».

La déclaration est signée de l’Académie des sciences, l’Académie d’agriculture de France, l’Académie vétérinaire de France et trois Académies nationales : de chirurgie dentaire, de médecine, et de pharmacie.

Des propos controversés

La chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins a annulé, mardi, la radiation du professeur Henri Joyeux, prononcée en première instance en 2016. Celui-ci s’était empressé de crier victoire. « Je ne suis pas du tout radié, je n’ai pas de blâme. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que j’ai raison ! », avait-il déclaré.

Le Conseil de l’ordre lui reprochait deux pétitions lancées sur Internet en 2014 et 2015 contre une préconisation et une décision du gouvernement pour étendre la vaccination. La seconde dénonçait la présence d’aluminium comme adjuvant dans le vaccin « hexavalent » en estimant que cela représentait un danger, un sujet encore âprement débattu.

« Ces positions sont d’autant plus scandaleuses que les couvertures vaccinales restent insuffisantes en France. (…) L’actualité rappelle que la rougeole peut tuer », selon les académies.

La procédure doit maintenant se poursuivre devant le Conseil d’Etat, l’Ordre des médecins ayant annoncé, jeudi, qu’il se pourvoyait en cassation.