Emmanuel Macron lors du sommet européen, vendredi 29 juin 2018. / BEN STANSALL / AFP

En France, les critiques n’ont pas tardé après l’annonce d’un accord à Bruxelles sur le dossier migratoire, vendredi 29 juin au petit matin. Après de longues heures de négociations, les vingt-huit dirigeants de l’Union européenne, réunis à Bruxelles, sont parvenus à s’entendre sur plusieurs mesures de principe, dont la mise en application demeure cependant floue.

Le détail des conclusions du Conseil européen est à lire ici.

« La coopération européenne l’a emporté (…). La solidarité que nous devons aux premiers pays d’entrée a été actée lors de ce sommet », a déclaré pour sa part le président français, Emmanuel Macron.

« L’Europe se déshonore »

A gauche, La France insoumise (LFI) et le Parti communiste français (PCF) ont déploré que le Conseil européen se focalise sur la sécurisation des frontières et n’affiche que des « vœux pieux » en matière d’accueil. C’est « un accord qui, exactement comme la loi asile et immigration en France, ne résoudra rien », a réagi le député LFI Eric Coquerel sur LCI. Il y a « d’un côté des vœux pieux : sur tout ce qui est tentative de répartir les migrants, de gérer l’accueil, c’est que du volontariat. Donc autant dire que ça ne se fera pas (…) De l’autre côté par contre, il y a des mesures concrètes où on va encore plus sécuriser les frontières, être toujours plus durs envers les migrants ».

« On aura beaucoup de mal à nous expliquer qu’avec cet accord l’Europe est sauvée. Au contraire, elle se déshonore », a réagi de son côté l’élu PCF Ian Brossat dans un tweet.

« Nos dirigeants européens sont arrivés à la seule conclusion qu’il faut mieux protéger nos frontières. Autrement dit, dissuader les demandeurs d’asile de venir. Rien sur l’accueil digne. Pitoyable », a-t-il ajouté.

A droite, la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN), Marine Le Pen, a affirmé que « cet accord ne règle pas du tout le problème de la submersion migratoire ». « Mais il a un avantage, a-t-elle ajouté, les pays ayant maintenant le droit de dire non », Emmanuel Macron « sera exclusivement responsable de l’immigration de masse en France ».