L’édition 2018 de cette marche haute en couleur, organisée depuis plus de dix ans par l’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT) grâce à 300 bénévoles, devrait réunir environ 500 000 personnes dans les rues de Paris.

Le cortège partira de la place de la Concorde, face à l’Assemblée nationale, lieu symbolique, à 14 heures. Il suivra la rue de Rivoli, passant près du Louvre, jusqu’au quartier de Châtelet. Là, il remontera le boulevard de Sébastopol vers le nord.

Il prendra enfin le boulevard Saint-Martin vers l’est, pour arriver sur la place de la République trois heures plus tard, vers 17 heures. Là, aura lieu le grand podium de fin de marche, de 17 heures à 22 heures, pendant lequel se produiront de nombreux artistes, comme Rebeka Warrior, le collectif gay-queer Gang Bambi, Arnaud Rebotini ou encore Kiddy Smile.

Le parcours de la Marche des fiertés 2018, à Paris. / Inter-LGBT

A 16 h 30, après qu’aura retenti un son de corne de brume, seront observées trois minutes de silence en faveur des personnes atteintes du sida, qui s’achèveront comme elles auront commencé, au son de la corne de brume.

Quatre-vingt-sept chars représentant autant d’organisations différentes prendront le départ de la Marche. Pour la première fois dans l’histoire de l’événement, la Mairie de Paris aura son propre char. L’Inter-LGBT a également décidé, en partenariat avec HandiQueer, d’organiser un char pour les personnes à mobilité réduite. Autre première, un char « gouine/trans », destiné à mieux promouvoir la visibilité des lesbiennes et des transsexuels, défilera dans le cortège.

L’édition 2018 sous le signe des discriminations dans le sport

« Les discriminations au tapis, dans le sport comme dans nos vies ! », c’est le slogan de l’édition 2018 de la Marche des fiertés voulu par l’Inter-LGBT, qui regroupe environ 60 associations.

Dans un communiqué, l’association, pour qui « le sport est révélateur de l’état d’esprit de notre société », dit se mobiliser « contre les discriminations et les violences subies par les personnes LGBTQI +, dans les milieux sportifs comme dans le reste de leurs vies ». « Si certains événements sportifs, à l’image des Gay Games qui se tiendront à Paris du 4 au 12 août, s’efforcent de promouvoir la diversité et l’inclusion, force est de constater que beaucoup d’autres se tiennent au mépris des droits humains, à commencer par la Coupe du monde de football en Russie cette année puis au Qatar en 2022 », a-t-elle ajouté.

Par ce slogan, les militants souhaitent dénoncer « les chants homophobes dans les stades », « les traitements et mutilations subis par les athlètes féminines » et « l’impossibilité d’évoquer son homosexualité dans le sport pour ne pas perdre des sponsors », a détaillé la porte-parole de l’Inter-LGBT, Clémence Zamora-Cruz, lors d’une conférence de presse.

L’arc-en-ciel de l’Assemblée nationale dégradé par un militant d’extrême droite

Alors que l’Assemblée nationale s’était pour la première fois revêtue des couleurs de l’arc-en-ciel à l’occasion de la Marche des fiertés, un individu, se réclamant « militant d’extrême droite et anti-LGBT » a déchiré à mi-hauteur un des deux drapeaux posés sur le palais Bourbon en fin de soirée vendredi. L’auteur a été arrêté rapidement par la garde républicaine assurant la sécurité du Palais-Bourbon, selon la présidence de l’Assemblée nationale.

A la demande du président de l’Assemblée François de Rugy (La République en marche), qui était à l’origine de l’initiative, une plainte va être déposée. Le drapeau arc-en-ciel « est le symbole en général de la lutte contre l’homophobie, de l’égalité des droits », avait-il souligné jeudi, relevant que « c’est un combat qui est souvent passé par l’Assemblée nationale, qui [y] a parfois été d’ailleurs assez agité (…), mais aujourd’hui on voit que ce sont plutôt des sujets qui rassemblent ».

M. de Rugy, issu des rangs écologistes, ainsi que plusieurs députés ont prévu de participer à la Marche des fiertés.

Mardi 26 juin, une autre dégradation homophobe a eu lieu dans le 4e arrondissement de Paris, dans le quartier du Marais. Un tag « LGBT hors de France » est apparu rue des Archives, au milieu d’un croisement où les passages piétons aux couleurs arc-en-ciel ont été repeints en blanc. La Mairie de Paris, qui a saisi le procureur de la République, a immédiatement rétabli les passages piétons, et a annoncé qu’ils seraient pérennisés.