« Bolivie, pilote de l’espoir » de Pascal Vasselin. Sur France.tv jusqu’au jeudi 5 juillet. / FRANCE 5

LES CHOIX DE LA MATINALE

Simone Veil racontée par sa famille, le parcours d’un Hercule naïf et les souvenirs émouvants de deux anciennes « marginales » : voici notre sélection de replays du samedi.

Simone Veil, en famille

[BA] Simone Veil, albums de famille - 27/06
Durée : 00:50

Ce n’est pas la première fois que la télévision diffuse un documentaire consacré à Simone Veil (1927-2017), qui reposera le 1er juillet au Panthéon. Mais si ce film d’Hughes Nancy se révèle aussi passionnant, c’est parce qu’elle y est racontée à travers ses proches, enfants et petits-enfants. A travers les souvenirs familiaux, tout s’éclaire : la manière dont cette jeune fille de bonne famille à la beauté lumineuse s’est forgé un tel caractère ; les rapports fusionnels avec sa mère qui ont marqué sa vie ; l’enfer absolu du camp de Birkenau dans lequel la déportée a réussi à survivre.

Le subtil équilibre trouvé par le réalisateur se situe entre la puissance des documents photographiques, les films de famille et les extraits bien choisis d’un entretien télévisé, diffusé en septembre 1976, signé Jean-Emile Jeannesson, où Simone Veil parle sans filtre tout en gardant cette attitude de grande bourgeoise un peu froide qui sait se tenir à distance avec élégance. Au-delà d’une carrière exceptionnelle et de combats, notamment, pour les droits des femmes, la force de ce film tient au regard intimiste porté sur une personne puissante et complexe. Alain Constant

« Simone Veil, album de famille », d’Hughes Nancy (France, 2018, 115 min). Sur France.tv jusqu’au 3 juillet.

Des aviateurs pas comme les autres

[EXTRAIT] Les avions du bout du monde : Bolivie, le pilote de l'espoir - 5/06/2018
Durée : 02:56

De la cordillère des Andes à l’Altiplano jusqu’au beau milieu de l’Amazonie, Ivo Daniel Velasquez sillonne les airs boliviens depuis l’âge de 16 ans. A bord de son petit avion, ce père de famille vient en aide aux populations les plus isolées du pays, là où les routes font défaut ou sont impraticables.

Ainsi, tous les jours, ou presque, il accomplit des livraisons à destination de communautés excentrées et vulnérables, sur des pistes d’atterrissage souvent accidentées et non répertoriées par les GPS. Tous ces trajets aériens restent contrôlés par les autorités.

Car si Ivo transporte principalement du matériel médical, d’autres pilotes profitent des airs pour faire passer de la drogue. Bolivie, le pilote de l’espoir constitue le premier épisode d’une série documentaire partie à la rencontre de celles et ceux qui se rendent tous les jours dans des « bouts du monde » inaccessibles en volant. Camille Langlade

« Les Avions du bout du monde » : « Bolivie, le pilote de l’espoir », de Pascal Vasselin (France, 2017, 52 min). Sur France.tv jusqu’au jeudi 5 juillet.

Primo Carnera, puncheur naïf

A sa naissance, en 1906, dans le village italien de Sequals (Frioul), Primo Carnera pesait 7 kg. Un sacré bébé qui deviendra un colosse mesurant près de 2 mètres (1,97 m) et pesant ­ entre 122 kg et 127 kg. Hercule de foire transformé en boxeur médiocre avant de devenir champion du monde le 29 juin 1933, catcheur maladroit mais adulé, mauvais acteur dans des navets mais courtisé, alternant les allers-retours entre l’Italie et les Etats-Unis, ce géant aura vécu des aventures hors du commun.

Sa naïveté légendaire lui jouera de mauvais tours : plumé par la pègre new-yorkaise et les producteurs véreux d’Hollywood, instrumentalisé par Benito Mussolini, Carnera en a bavé. Mais jusqu’à la fin de sa vie en 1967, entouré de Pina, son épouse, et de ses deux enfants, il ne regrettera rien. Ce documentaire, commenté par Marc Lavoine, riche en images d’archives et en anecdotes, vaut le détour. A. Ct

« Primo Carnera, le colosse aux pieds d’argile », de Jean-Christophe Rosé (France, 2017, 81 min). Sur Arte.tv jusqu’au 2 juillet.

Souvenirs de marginales

Ce samedi-là, deux vieilles copines se souviennent, autour d’un thé, de leurs 20 ans avec une immense nostalgie. Elles se rappellent des robes griffées et des bijoux qu’elles portaient lors de soirées déjantées. Et aussi les belles voitures que leurs mecs, de vrais voyous, conduisaient. Soraya, 56 ans, et Mélissa, 47 ans, ont aimé leur jeunesse et leur passé de « marginales ». A les écouter, ce fut même les meilleures années de leur vie.

Soraya est une ancienne cambrioleuse qui « aimait voler », comme elle dit de sa voix totalement éraillée. Entrer en douce chez des inconnus pour dérober de l’argent et des bijoux lui procurait des « palpitations ». Mais elle assure avoir eu, tout de même, de « l’empathie » pour ces gens qu’elle braquait. Quant à Mélissa, ex-prostituée, elle a mis tout ce qu’elle gagnait dans la cocaïne. Dans ce reportage sonore, ces deux femmes se racontent sans filtre et nous plongent avec humour et sensibilité dans leur univers : celui des larcins à l’ancienne, de la nuit et des galettes de drogue. Mustapha Kessous

« La Galette des reines », de Géraldine Gacon (France, 2018, 34 min). Sur Arte radio.