La joie des Russes après la séance de tirs au but victorieuse. / Manu Fernandez / AP

Il est des verrous plus difficile à briser que d’autres. Alors qu’en France, les gros titres sont faits sur une spectaculaire évasion de prison, en Russie, l’Espagne n’est pas parvenue, dimanche 1er juillet, à se défaire de la toile tissée par la Sbornaya, en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Au terme d’une partie largement dominée par les hommes de Fernando Hierro – première équipe de l’histoire à réaliser plus de mille passes dans un match –, mais pauvre en occasions de buts, les hommes de Stanislas Tchertchessov s’imposent aux tirs au but (1-1, 4-3).

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Héroïques en défense, les coéquipiers d’un grand Akinfeiev dans les cages ont subi toute la rencontre, mais, courbant l’échine, n’ont jamais rompu. Pas même lorsqu’à la 11e minute Ignachevitch ouvrait la marque contre son camp alors que le défenseur russe plaquait Ramos dans la surface sur un coup franc. Juste avant la pause, et alors qu’ils avaient la partie à leur pied, les Espagnols concédaient l’égalisation sur une faute de main de Piqué dans la surface. Un pénalty logique, que Dzyuba se faisait une joie de transformer dans la ferveur du stade Loujniki de Moscou.

Possession n’est pas occasion

Avec 80 % de possession de balle, l’Espagne a joué à la passe à dix (la passe à mille, même, voir plus haut), mais sans se procurer d’occasions de buts. A la manière de certaines de ses prédécesseuses, cette Roja semblait incapable de proposer autre chose que ses passes redoublées et millimétrées mais incapables de faire bouger la défense russe. Elle qui avait perdu son entraîneur Julen Lopetegui, viré par la fédération espagnole à deux jours du premier match pour avoir accepté l’offre d’emploi du Real Madrid sans en parler à sa direction, a également perdu son efficacité.

A défaut de le faire par le jeu proposé, cette partie est entrée dans l’histoire, lorsqu’à la 97e minute, Kouzyaïev a été remplacé par Ierokhine. La Russie appliquant en premier la nouvelle règle permettant aux entraîneurs de puiser dans leur banc une quatrième fois en cas de prolongations.

Lors de la séance des tirs au but, les Espagnols Koke et Aspas ont vu leur tentative détournée par le portier russe, alors que la Sbornaya réalisait un sans-faute. Pour la première fois depuis la chute de l’URSS, la Russie est en quarts de finale de la Coupe du monde, et les hommes de Tchetchessov affronteront le vainqueur de Croatie - Danemark, samedi 7 juillet à 20 heures.

La détresse de la Roja après la séance de tirs au but. / CARL RECINE / REUTERS

L’Espagne, elle, rejoint l’Allemagne, l’Argentine et le Portugal au rang des « grands » éliminés prématurément. Comme en 1934, 1950 et 2002, la Roja s’est montrée incapable de vaincre le pays organisateur sur ses terres. Sur le banc de touche au coup d’envoi (pour la première fois en seize rencontres) et entré en cours de partie, Andres Iniesta pourrait avoir vécu ses dernières aventures sous le maillot espagnol qu’il a mené au firmament.