La liste des « belles » spectaculaires, parfois à l’aide d’hélicoptères ou d’explosifs, est longue. On recense une vingtaine d’évasions par les airs en France depuis les années 80. La dernière en date est celle par hélicoptère du braqueur Redoine Faïd, dimanche matin, d’une prison de Seine-et-Marne. Il s’était déjà fait la belle en 2013.

  • Le 4 juin 2014, un important trafiquant de drogue de Seine-Saint-Denis, Ouaihid Ben Faïza, 40 ans, incarcéré à Villepinte depuis 2011, est libéré par un commando armé à sa sortie d’une consultation à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis. Cinq hommes obligent les quatre gardiens non armés à le laisser filer. Il sera condamné à huit ans d’emprisonnement le 13 octobre 2016 pour cette évasion.
  • Le 27 novembre 2013, Stéphane Goetz, 27 ans, condamné pour meurtre ayant fait appel, s’évade en attaquant à coups de cutter les trois policiers qui l’accompagnent à une consultation au CHU de Nantes. Il n’est repris qu’en septembre 2014.
  • Le 13 avril 2013, détenu pour un braquage mortel, Redoine Faïd prend en otages quatre surveillants de la prison de Sequedin (Nord) et quitte l’établissement une demi-heure plus tard en faisant sauter des portes à l’explosif. Les otages sont libérés sur l’itinéraire de fuite. Repris, il est condamné à dix ans de réclusion par les assises du Nord le 14 mars 2017 pour cette évasion.
  • Le 10 mars 2013, à la prison de Réau (Seine-et-Marne), Smaïn Aït Ali Belkacem, Algérien de 48 ans, ancien du GIA et figure du terrorisme islamiste, est surpris avec un codétenu, Abdelaziz Fahd, 31 ans, au moment où ils déclenchent des explosifs pour ouvrir la porte du terrain de sport. Ils sont condamnés à douze ans d’emprisonnement le 18 mai 2017 par le tribunal de Paris.
  • Le 27 avril 2009, le chef d’une secte, Juliano Verbard, condamné pour viols et agressions sexuelles sur enfants, s’évade par hélicoptère avec deux adeptes de la prison de Saint-Denis de la Réunion. Ils sont arrêtés quelques jours plus tard.
  • Le 15 février 2009, Christophe Khider et Omar Top El Hadj, fichés au grand banditisme, s’évadent de la centrale de Moulins-Yzeure (Allier) à l’aide d’explosifs. Ils prennent deux gardiens en otages. Leur cavale prend fin deux jours plus tard.
  • Le 14 juillet 2007, une figure du grand banditisme, Pascal Payet, s’évade par hélicoptère de la prison de Grasse (Alpes-Maritimes), renouvelant ainsi une spectaculaire évasion qu’il avait réalisée, déjà par hélicoptère, en octobre 2001.
  • Le 12 mars 2003, Antonio Ferrara, fiché au grand banditisme, s’évade de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) avec l’aide de complices déguisés en policiers qui attaquent l’établissement au lance-roquettes. Le « roi de la belle » qui s’était déjà évadé le 7 août 1998 de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), est arrêté le 10 juillet à Paris.
  • Le 17 août 2002, le membre présumé de l’organisation séparatiste basque ETA, Ismael Berasategui Escudero, s’évade de la Santé, à Paris, en se faisant remplacer par son frère au parloir. Il est repris en janvier 2003.
  • Le 31 mai 2001, trois détenus fichés au grand banditisme, Francis Mariani, Pierre-Marie Santucci et Maurice Costa, s’échappent de la maison d’arrêt de Borgo (Haute-Corse), grâce à de fausses levées d’écrou envoyées par fax. Mariani et Costa sont arrêtés quelques mois plus tard. Santucci se constitue prisonnier en novembre 2002.
  • Il y a près de trente ans, elle délivrait par amour le braqueur qui partageait sa vie de la prison de la Santé à Paris. Nadine Vaujour apprend à piloter un Alouette et, le 26 mai 1986, survole en hélicoptère la cour de la prison, balance une perche dotée d’un crochet et arrache son mari, Michel, de la maison d’arrêt. Après quatre mois de cavale, lors d’un braquage, une balle dans le cerveau le laisse hémiplégique et une nouvelle fois enfermé entre quatre murs.
  • En juillet 1976, après trois mois de travaux pharaoniques, le « gang des égoutiers » donne l’assaut final dans la salle des coffres de la Société générale de Nice. Butin : 29 millions d’euros. Balancé, Spaggiari, le cerveau du « casse du siècle », est incarcéré à Nice. Le 10 mars 1977, Albert fournit au juge un vague croquis du plan d’accès aux coffres. Prétextant davantage de détails, il se lève (son escorte attend dans le couloir) et saute du deuxième étage, sept mètres plus bas, sur le toit d’une voiture et de là, à l’arrière d’une moto complice. Il passera les douze années suivantes, grimé et transformé par la chirurgie esthétique, en cavale en Amérique du Sud, pour s’éteindre « toujours libre » (mais condamné à la prison à perpétuité par contumace) en Italie le 8 juin 1989.