La chaîne des Puys, en Auvergne, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, le 2 juillet. / THIERRY ZOCCOLAN / AFP

L’Unesco a inscrit l’emblématique chaîne des Puys et la faille de Limagne au patrimoine mondial ce lundi 2 juillet. Incontournable en Auvergne, la chaîne aligne 80 volcans endormis depuis plus de huit mille ans, bien que les vulcanologues n’excluent pas leur réveil. Parmi eux, figure le puy de Dôme, point culminant à 1 465 mètres, qui a donné son nom au département. Son ascension à bord du train à crémaillère, le panoramique des Dômes, a bâti sa réputation.

Pourtant, le comité de l’Unesco avait rejeté la candidature auvergnate en 2014 et 2016, à la suite de rapports négatifs de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’ONG estimait que ses caractéristiques n’étaient « pas uniques » et semblaient « égalées », voire « mieux représentées, dans d’autres sites du monde ». Dans son collimateur également, les marques de présence humaine sur le site, des temples de l’Antiquité à l’antenne de télécommunication au sommet du puy de Dôme aujourd’hui.

« On a démontré que sans cette présence humaine qui a entretenu le site, notamment par le pastoralisme, ces formes volcaniques uniques ne seraient plus visibles aujourd’hui », se défend à l’AFP le président du conseil départemental du Puy-de-Dôme, Jean-Yves Gouttebel, à l’origine de la candidature.

« Phénomène fondamental de l’histoire de la Terre »

Victoire en mai dernier, grâce au changement de stratégie des porteurs du projet. Ils se sont centrés sur son atout géologique plutôt que son aspect esthétique. L’UICN rend son avis favorable et soutient que ce site « illustre de manière exceptionnelle les processus et caractéristiques de la rupture continentale, un phénomène fondamental de l’histoire de la Terre ». Le comité du patrimoine mondial, réuni depuis fin juin à Bahreïn, a finalement retenu ce chapelet de volcans endormis.

La chaîne des Puys est le premier bien naturel de la France continentale classé au patrimoine mondial, les autres sites naturels inscrits se trouvant en Corse et outre-mer (Réunion, Nouvelle-Calédonie). Le mont Perdu, à la frontière franco-espagnole, figure également au classement, comme bien « mixte » français, à la fois naturel et culturel.