LE TSAR DU JOUR

Quel plus bel hommage à Lev Yachine (1929-1990) que cette double séance de tirs au but ? Sur les terres du seul gardien Ballon d’or de l’histoire (en 1963), trois remparts ont marqué de leur empreinte les deux huitièmes de finale disputés dimanche 1er juillet.

Le premier d’entre eux, Igor Akinfeev, n’a pas attendu la 120e minute pour s’illustrer. Le russe a été l’un des principaux responsables de la déroute de l’Espagne, incapable de forcer le verrou de la sélection hôte, malgré une possession jamais vue à ce niveau (79 % et plus de mille passes réussies). Rassurant sur sa ligne face aux assauts de la « Roja » (24 tirs dont 9 cadrés), le gardien historique du CSKA Moscou a ensuite qualifié les siens pour leur premier quart de finale en arrêtant les tentatives de Koke et Iago Aspas.

Tête de vainqueur. / JEWEL SAMAD / AFP

Cette prestation de soliste a laissé place dans la soirée à un duel dans les cages, entre Kasper Schmeichel (Danemark) et Danijel Subasic (Croatie). Le premier a fait montre de son sang froid à cinq minutes du gong. Brillant depuis le début du tournoi, Ante Rebic pensait avoir fait le plus dur après s’être ouvert le but d’un crochet sur le gardien danois. C’était sans compter sur le tacle désespéré de Mathias Joergensen. Un coup de génie : sur le penalty, Luka Modric frappait sans conviction et permettait à Kasper Schmeichel d’offrir aux siens une séance de tirs au but.

À ce petit jeu, le fils de l’ancien champion d’Europe a trouvé meilleur que lui. Coupable sur l’ouverture du score Danoise, Subasic s’est amplement rattrapé en stoppant trois des cinq tentatives adverses.

LA MÈRE PARTIE

Il est des mauvaises séries dont on n’attend plus la fin. Les huitièmes de finale de Coupe de monde sont de celles-ci pour les Mexicains. Pour la septième fois d’affilée, « El Tri » a passé le premier tour de la compétition. Lors des six éditions précédentes, le pays ne s’est pas qualifié pour les quarts. Au Mexique, cette marche infranchissable a même un nom : « La maldicion del quinto partido ».

La Maldicion. / YURI CORTEZ / AFP

Ce cinquième match, Chicharito et ses coéquipiers le disputeront mardi, à Samara, face au Brésil. Pas l’adversaire privilégié quand il s’agit de briser une malédiction vieille de vingt-quatre ans. Pour ne pas perdre espoir, les Mexicains peuvent toujours miser sur la force du syllogisme. Pour son entrée dans le tournoi, la « Verde » s’est imposée contre l’Allemagne. Soit l’équipe qui a désossé les quintuples champions du monde il y a quatre ans (7-1). Il sera dit que c’était écrit.

DU CÔTÉ DE CHEZ VLAD

Battre l’Espagne en huitièmes de finale d’une Coupe du monde, c’est pas fréquent. Surtout pour une Russie qui n’avait plus vu les quarts du tournoi depuis 1970. Une époque où les couleurs de l’Union soviétique s’affichaient en quatre grosses majuscules (CCCP) blanches sur fond rouge.

Supporters russes. / MAXIM ZMEYEV / AFP

Promise à l’élimination dès le premier tour, la « Sbornaya » n’en finit pas de surprendre un pays qui croit désormais en ses chances de titre. Un coach haï à la veille d’un Mondial domestique, avant de faire progressivement l’unanimité, ça ne vous rappelle rien ? Un raccourci qui n’effraie en tout cas pas les Russes.

De la salle de presse, où les journalistes locaux y sont allés de leur petite larme, aux fontaines publiques, prises d’assaut au coup de sifflet final, la victoire face à la « Roja » a enflammé tout un pays, qui ne rêve plus que d’une nouvelle communion au stade Loujniki.

L’ŒIL DE MOSCOU

« On venait plus au cinéma qu’au match, parce qu’on venait voir la chronique d’une mort annoncée »

Au lendemain de la défaite des siens contre la France (4-3), Diego Maradona convoquait les belles lettres sud-américaines pour décrire sa déception. Très critique depuis le début du tournoi, « El Pibe de oro » réclame désormais une révolution, à tous les étages.

Cent ans de solitude. / BENJAMIN CREMEL / AFP

Les responsables ? « Par où commencer ? Par en haut : l’AFA [Fédération argentine]. De ridicule en ridicule. (…) Il n’y a rien à sauver. Encore une Coupe du monde qui passe. On la regarde passer et il n’en reste rien. »

KOMINTERN

La Coupe du monde est surtout l’occasion pour les journalistes de recevoir une flopée de communiqués sans intérêt. Mais ce serait bête qu’ils meurent oubliés dans nos spams.

« Y’a pas que la Coupe du monde, y’a le squash féminin aussi ! » Voilà une attaque que le comité de rédaction de la Gazette a bien peu goutée. La compétition, disputée cette semaine dans la charmante bourgade du Port-Marly (Yvelines), ne manque pourtant pas d’attrait.

Le squash ? « Ludique, très formateur, peu traumatisant, et énergivore, bénéfique pour la santé. » Rien à envier à notre ballon rond, donc. Mais encore ? « Sport prestigieux, pratiqué dans les meilleures écoles et universités. » Une attaque en bonne et due forme adressée à nos jeunes pousses bleues souvent tancées pour leur dilettantisme scolaire. #JeSuisKylian

POUCHKINE BALL

La Gazette est toujours poète. Aujourd’hui, Maradona jette quelques vers d’Alexandre Pouchkine à la figure de Jorge Sampaoli.

« Vieillard, arrête tes bavardages !

Aujourd’hui c’est ton jour dernier,

Il est temps de tourner la page,

Ce n’est pas l’heure de plaisanter. »

Alexandre Pouchkine, Poltava

RUSSIA TODAY

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