Les dirigeants de l’Union africaine (UA) sont réunis, depuis dimanche 1er juillet, à Nouakchott, la capitale mauritanienne, pour un sommet axé sur le renforcement de l’intégration continentale.

« C’est un sommet historique qui s’ouvre aujourd’hui pour la première fois dans ce pays fondateur de l’Union africaine qu’est la Mauritanie », a déclaré le président Mohamed Ould Abdel Aziz, dont le pays accueille ce sommet qui doit s’achever lundi.

Dans la capitale quadrillée par les forces de sécurité, dotée d’un nouveau centre de conférences au milieu des dunes de sable et de nouvelles routes, les hôtels affichent complet pour ce 31e sommet de l’UA, qui réunit une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernements africains ainsi que le président français Emmanuel Macron.

Comme à chaque sommet, les dirigeants africains doivent se pencher sur les crises qui secouent le continent, notamment la guerre civile au Soudan du Sud ou le Sahara occidental, dont le drapeau flotte pour la première fois sur Nouakchott à l’occasion de ce sommet, avec celui des autres membres de l’UA.

Dépendance

Au sommet, le président rwandais Paul Kagame, par ailleurs président de l’UA, doit présenter un rapport sur une réforme institutionnelle de l’UA visant notamment à garantir l’autonomie financière de l’organisation.

Le budget de l’UA provient à plus de 50 % des bailleurs étrangers et ses programmes sont financés à 97 % par les donateurs. Pour réduire cette dépendance, la réforme prévoit le prélèvement dans chaque pays d’une taxe de 0,2 % sur les importations.

La création d’une zone de libre-échange (ZLEC), lancée le 21 mars à Kigali et qui pourrait représenter un marché de plus de 1,2 milliard de personnes en Afrique, et la corruption, qui, selon l’ONU, fait perdre au continent 25 % de ses richesses annuelles, devraient également être au cœur des discussions.

L’exode de centaines de milliers d’Africains, essentiellement vers l’Europe, ne figure pas au programme officiel.

Ramener la direction de l’OIF en Afrique

Avant l’ouverture du sommet, Paul Kagame a fait savoir qu’il tenterait de s’assurer du soutien de ses pairs à la candidature de sa ministre des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en octobre.

Paris appuie cette démarche, qui permettrait de ramener la direction de l’OIF en Afrique, après quatre ans de mandat de la Canadienne Michaëlle Jean, candidate à sa propre succession.

En fin de sommet, Emmanuel Macron parlera avec ses homologues du G5 Sahel de la lente montée en puissance de la force conjointe mise en place par cette organisation régionale siégeant à Nouakchott pour lutter contre les jihadistes.

La France soutient ce projet, y voyant un possible modèle de prise en main par les Etats africains de leur propre sécurité.

Mais sa mise en œuvre est pour l’instant marquée par les problèmes de financement et les accusations de violations des droits humains par les troupes de la force conjointe.