Le parquet général a annoncé, mardi 3 juillet, un pourvoi en cassation contre la relaxe générale prononcée en appel en faveur des héritiers de la famille de marchands d’art Wildenstein et leurs conseillers, poursuivis pour une fraude fiscale de plusieurs centaines de millions d’euros.

Dans son arrêt rendu vendredi, la cour d’appel de Paris a constaté « la prescription du délit de fraude fiscale » concernant le principal prévenu, le doyen de la famille Guy Wildenstein, 72 ans, et estimé pour son neveu Alec qu’elle manquait d’éléments matériels pour le condamner. « Le parquet général près la cour d’appel de Paris forme un pourvoi en cassation contre cet arrêt », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Un entrelacs de « trusts »

L’arrêt de vendredi entérine un échec cuisant pour le ministère public qui avait pris, en vain, de lourdes réquisitions, en première instance comme en appel, en particulier contre le doyen de la famille. En mars, le parquet général avait requis quatre ans de prison dont deux avec sursis et 250 millions d’euros d’amende contre Guy Wildenstein, 72 ans, présenté comme le « patriarche » d’un clan qui a « sciemment dissimulé » des milliards au fisc pendant des années.

Il était reproché aux Wildenstein d’avoir caché, lors des morts en 2001 et 2008 du patriarche Daniel et de son fils aîné Alec, la plus grande partie de leur fortune, dont une petite partie a été révélée lors de violentes querelles de succession. La propriété de leurs biens – tableaux de maître, chevaux de course, somptueux ranch kényan et immeubles de prestige – se perd depuis trois générations dans un entrelacs de trusts, ces sociétés fiduciaires anglo-saxonnes logées aux Bahamas ou à Guernesey, accusées par le ministère public d’avoir servi de « vecteur de la fraude fiscale ».