Florian Sotteau et Nicolas Rousseaux à Paris, en juin 2018, au retour de leur « Global Learning Tour ». / Adrien de Tricornot

Un robot de conversation pour apprendre l’anglais, des molécules représentées en réalité augmentée, un moteur de recherche pour équations… voici quelques trouvailles issues du Global Learning Tour (tour du monde de l’apprentissage) réalisé par Nicolas Rousseaux, qui termine son master de marketing à Sciences Po, et Florian Sotteau, en année de césure avant de reprendre en troisième année à l’Essec.

Leur voyage de trois semaines, en mai, les a amenés à s’intéresser à la recherche à Boston, liée à la présence du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de Harvard, l’entrepreneuriat à San Francisco et à Tel-Aviv, l’innovation du système éducatif et de la pédagogie en Finlande, l’innovation frugale en Inde, la coexistence d’« outils très modernes et d’une pédagogie très conservatrice » en Corée du Sud, la politique d’apprentissage tout au long de la vie à Singapour, le rôle des grandes entreprises, en particulier Microsoft, pour développer des expériences de pédagogie innovante à Seattle…

Chacun est parti de son côté : Helsinki, Bombay, Séoul, Vancouver et Seattle pour Florian Sotteau ; Boston, San Francisco, Singapour et Tel-Aviv pour Nicolas Rousseaux. Sans oublier Paris où se déroule leur stage dans un cabinet de conseil. Car les deux étudiants ont eu cette opportunité en répondant à une offre de stage hors du commun : préparer et réaliser un tour du monde des innovations en matière d’apprentissage. Ils ont mis en ligne une plate-forme qui répertorie une centaine de projets qu’ils ont vu, ou qui rend compte des rencontres qu’ils ont faites. Le voyage s’est fait à bon rythme, avec quatre à six rendez-vous par jour, et des petits rapports à écrire entre-temps sur chaque découverte, y compris dans l’avion. Une vraie vie de consultant.

« D’abord identifier les thèmes et les villes »

Florian Sotteau et Nicolas Rousseaux ne se connaissaient pas avant de débuter leur stage de six mois, dont les trois premiers mois ont été consacrés à travailler la problématique, à organiser et préparer minutieusement les rendez-vous et le voyage, et à mettre en place le futur site Internet.

« Nous avons d’abord identifié les thèmes et les villes pour un voyage de trois semaines. Nous sommes allés chercher ce qui pouvait être lié à l’entrepreneuriat, aux EdTech [start-up de l’éducation], à l’architecture, au secteur public… pour avoir plusieurs pistes », explique Nicolas Rousseaux. « Nous avons pris rendez-vous après avoir sourcé cinq cents projets à l’échelle mondiale : des initiatives innovantes et qui sont intéressantes dans leur dimension culturelle », ajoute Florian Sotteau.

Leur travail ouvre des perspectives au cabinet Quartier libre : « Ce site va devenir une plate-forme open source pour éventuellement recueillir une diversité d’avis et échanger. C’est le point de départ d’une réflexion », explique Clément Berardi, associé et cofondateur du cabinet, qui a initié et piloté l’opération. « Nous aussi, nous voyageons pour faire des états des lieux. Mais c’était intéressant d’avoir le regard de jeunes sur ces sujets. La question des compétences de demain est un enjeu important pour les RH dans les entreprises. Les dirigeants s’interrogent sur le fonctionnement des jeunes. Or, Nicolas et Florian ont un regard différent du nôtre », souligne-t-il. Son cabinet s’intéresse aussi à des missions de conseil d’aménagement d’espaces d’innovation : les voyages forment la jeunesse, mais pas seulement.

Voici quelques impressions et souvenirs rapportés par Nicolas Rousseaux et Florian Sotteau de leur Global Learning Tour :

Zoom sur les nouvelles façons d’apprendre