Les militants d’extrême-droite Alexandre Gabriac (à droite) et Yvan Benedetti (à gauche) au tribunal de Lyon le 4 juin 2018. / JEFF PACHOUD / AFP

Deux figures de l’extrême droite, Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, ont été condamnées mercredi 4 juillet à Lyon pour avoir reconstitué ou maintenu deux organisations dissoutes après la mort de Clément Méric il y a cinq ans.

Tandis que six mois de prison avec sursis avaient été requis à l’audience le 4 juin devant le tribunal correctionnel, les deux nationalistes ont été condamnés à des jours-amende (80 jours-amende à 50 euros pour le premier et 30 pour le second). A défaut de paiement, ils devront effectuer leur peine en prison.

Même s’il se réserve la possibilité de faire appel, Alexandre Gabriac a estimé cette condamnation « légère », signe, selon lui, que « la justice n’avait pas d’élément » contre eux.

Trois organisations d’extrême droite dissoutes en 2013

L’Œuvre française (OF) et les Jeunesses nationalistes (JN) ont été dissoutes par décrets le 25 juillet 2013, quelques semaines après le décès à Paris du militant d’extrême gauche Clément Méric, lors d’une bagarre avec des militants proches d’un autre groupuscule d’extrême droite, Troisième Voie, également dissous.

Yvan Benedetti, 53 ans, avait pris la tête de L’œuvre française - mouvement pétainiste fondé en 1968 - en 2012, après avoir été exclu du Front national - dont il était conseiller municipal à Vénissieux (Rhône) - pour s’être qualifié lui-même « d’antisioniste, antisémite et antijuif ». Elu conseiller régional FN en Rhône-Alpes en 2010, Alexandre Gabriac, 27 ans, avait fondé les JN après son exclusion du parti frontiste pour une photo sur laquelle il faisait un salut nazi.

Au terme de plusieurs mois d’enquête policière, les deux hommes avaient été mis en examen en 2014, la justice leur reprochant d’avoir poursuivi leurs activités grâce à d’autres organisations situées aux mêmes adresses et de diffuser les mêmes idées sur le site internet jeune-nation.com mentionnant leurs agendas.

A la barre, Alexandre Gabriac avait assuré ne pas se prévaloir comme dirigeant des JN après la dissolution, tandis qu’Yves Benedetti avait revendiqué ne pas respecter les décisions judiciaires quand elles sont « illégitimes », se présentant comme le président « envers et contre tout » de L’œuvre française. Une victoire devant la haute juridiction « invaliderait la condamnation » prononcée mercredi par le tribunal lyonnais, a-t-il ajouté.