L’EPR de Flamanville, en novembre 2016. / CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Un retard supplémentaire. Les problèmes de soudure annoncés en avril auront bien « un impact » sur la date de mise en service du réacteur nucléaire en construction, a fait savoir, mercredi 4 juillet, EDF qui, jusqu’alors, ne parlait que d’un « éventuel » retard supplémentaire.

« Ce qu’on sait, c’est qu’il y aura un impact sur le planning du projet. En revanche, c’est beaucoup trop tôt pour le caractériser », a déclaré le directeur des aménagements de ce chantier Bertrand Michoud, lors d’une commission locale d’information réunissant industriels, Autorité de sûreté nucléaire (ASN), élus locaux, syndicats et associations, aux Pieux, à côté de Flamanville. « L’ordre de grandeur, c’est quelques mois », a-t-il ajouté.

En mai, EDF avait dit envisager quelques mois de retard. L’industriel assure ne pouvoir en dire plus tant que les discussions avec l’ASN sur la façon dont doivent être réparées les soudures ne sont pas closes.

Le coût officiel de l’EPR a été réévalué en 2015 à 10,5 milliards d’euros, le triple de son budget initial.

Sept ans de retard

Depuis septembre 2015, EDF affichait un planning de démarrage à la fin de l’année 2018 pour une mise en service commerciale en 2019, soit avec sept ans de retard. Selon l’ASN, la livraison du combustible, qui devait avoir lieu cet été, est repoussée mais pourrait tout de même avoir lieu avant la fin de l’année.

Revenant sur le vol en mai de 150 cadenas posés sur des armoires contenant les matériels informatiques des systèmes de pilotage du réacteur, M. Michoud a déclaré qu’EDF n’avait « détecté aucune interférence avec la base de données du contrôle-commande ». Le contrôle-commande est constitué de l’ensemble des systèmes qui permettent de piloter une installation nucléaire. L’enquête de gendarmerie est toujours en cours, selon EDF.

Vendredi, un EPR a été raccordé avec succès au réseau électrique, à Taishan, en Chine, selon EDF et le chinois CGN, une première pour cette technologie française. Il doit encore monter en puissance progressivement avant la mise en service commerciale prévue avant 2019, selon CGN.