LE TSAR DU JOUR

Eric, de Eric et Ramzy, menace d’enlever son déguisement si on ne le laisse pas entrer en jeu avant la fin du mondial. / YURI CORTEZ / AFP

Dans un Mondial où l’on aura beaucoup parlé de coiffures (celles de Neymar, notamment, changeantes et imprévisibles comme ses dribbles), le meilleur « coiffeur » pas de doute, c’est Adil Rami. Le défenseur central de l’Olympique de Marseille, unique joueur de champ français à ne pas avoir foulé la pelouse en Russie, a fait étalage de sa palette de boutades de bon copain en conférence de presse.

Vannes à l’adresse des journalistes présents dans la salle, plaisanteries sur le jeu vidéo FIFA ou encore jeux de mots de fin de soirée, il y eut de tout pour amuser la galerie – et dissiper quelque peu la chappe d’anxiété qui s’accumule, à mesure que s’approche le quart de finale contre la redoutable formation de l’Uruguay.

« Ce n’est pas moi, la charrette à l’entraînement, c’est Kylian qui va vite. Il a fait comme dans [le jeu vidéo] FIFA : L1, accélération, double joystick droit ! Et il l’a fait au bon moment », a par exemple décrit avec légèreté le barbu du groupe. Benjamin Pavard, buteur surprise d’une superbe reprise de volée contre l’Argentine, et surnommé contre son gré « Jeff Tuche » par Rami, a eu droit à son petit « Sacrée tuche de balle, hein ! En une tuche, il les a tous tuchés. »

Le défenseur remplaçant des Bleus, qui doit en partie sa présence dans le groupe à la blessure de Laurent Koscielny, assume de jouer un rôle particulier dans le groupe, davantage psychologique que sportif – du moins pour le moment. « Je dois apporter des ondes positives et mes qualités de caractère, de force mentale, résume-t-il. Faire comprendre aux jeunes que le talent c’est bien, mais que contre l’Uruguay il va falloir être généreux, aller au combat. » Pour le combat, on ne sait pas, mais pour la générosité, difficile de la lui contester.

DU CÔTÉ DE CHEZ VLAD

« Peter Prendergast, vous vous doutez bien de la raison pour laquelle un journaliste belge vous appelle… » Lorsque le quotidien Le Temps interroge l’arbitre du huitième de finales Brésil-Belgique de 2002, il n’a même pas vraiment à mettre de contexte. Le Jamaïcain Peter Prendergast le sait : cela fait seize ans que nos voisins d’outre-Quiévrain tentent de digérer ce 17 juin 2002 à Kobe, au Japon.

Belgium - Brazil world cup 2002
Durée : 00:52

Les Diables rouges affrontent les favoris brésiliens, futurs vainqueurs de l’épreuve. Mais à la 35e minute, c’est eux qui ouvrent le score, d’une belle tête piquée, par Marc Wilmots. Du moins le croient-ils : M. Prendergast l’annule pour une poussette dans le dos sur Roque Junior, le défenseur brésilien qui le marquait. Poussette qui, sur une échelle allant de 0 à « évidente », se situerait plutôt aux alentours de 0,5. Le Brésil s’impose finalement 2 buts à 0, tandis que la presse belge suspecte que les dés étaient pipés. « La pire injustice de l’histoire de notre football », rumine le journal belge La Libre en 2013.

Depuis, pas une Coupe du monde sans que le souvenir soit évoqué outre-Quiévin, a fortiori avant le Brésil-Belgique qui se profile vendredi 20 heures. Alors, le téléphone de Peter Prendergast a encore sonné cette semaine. Et une nouvelle fois, il a réitéré que Marc Wilmots a commis « une petite poussée dans le dos », qu’il sifflerait faute à nouveau si c’était à refaire. Mais, maintenant qu’il est retraité, il déclare prendre du plaisir à voir jouer la Belgique. « Mon cœur sera avec vous », promet-il. Pas de chance, cette fois ce n’est pas lui qui arbitre.

Jedis belges en train de s’entraîner au maniement de la Force, à deux jours du choc contre les Sith brésiliens. / Hassan Ammar / AP

L’ŒIL DE MOSCOU

A toute fin utile, dans un tournoi déjà marqué par l’introduction de l’arbitrage vidéo et un nombre record de penaltys accordés et marqués, l’Agence France-Presse publie le petit guide ultime de la bonne simulation. Toute ressemblance avec un joueur dont le nom commence par N et terminerait par eymar serait parfaitement fortuite.

KOMINTERN

La Coupe du monde est surtout l’occasion pour les journalistes de recevoir une flopée de communiqués sans intérêt. Mais ce serait bête qu’ils meurent oubliés dans nos spams.

« Des sujets récupération sportives pour la Coupe du monde ? » Tiens, voilà un e-mail au titre vaguement intrigant. Oh, mais joie, nous allons parler petite laine !

« Les chaussettes de récupération ont été mises à l’honneur par les footballeurs français en 1998. Celles-ci connaissent depuis un succès croissant puisque tous les sportifs de haut niveau en utilisent. »

Chaussettes pour clapping pédestre. Nécessite une bonne maîtrise du poirier. / HANNAH MCKAY / REUTERS

Soyons humbles, la chaussette de récupération est clairement un gros, gros, gros angle mort de la rubrique Sport du Monde. Heureusement, [marque de chaussettes de récupération sportive] nous propose de nombreuses possibilités : « Opportunité d’interviews avec les experts de cet environnement, de test ou de “j’ai testé aux côtés de”… ».

Un monde de possibilités s’ouvre à nous. Vite, un article « J’ai testé les chaussettes de récupération » aux côtés de… de qui, d’ailleurs ? Adil Rami ? Jean-Paul Gaultier ? Maître Gims ? A-t-on droit au combo claquette-chaussettes de récupération ? Etait-ce des chaussettes de récupération qui empêchaient Dorothée de fermer sa valise ?

Maintenant qu’on y pense, Zizou en parlait effectivement en 1998, et livrait sa méthode : « toujours les mêmes gestes, d’abord la jambe gauche, toujours la jambe droite, puis une gorgée de [boisson minérale sans aucun rapport avec la choucroute] ». Oui, on devrait vraiment faire un sujet là-dessus.

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Durée : 00:39

POUCHKINE BALL

La Gazette est toujours poète. Aujourd’hui, des mots d’Alexandre Pouchkine, qui a répondu à la place de Cavani, blessé, à un fan sur Twitter lui demandant s’il serait en mesure de jouer à son meilleur niveau contre la France vendredi.

Vous me demandez mon portrait,
Mais peint d’après nature :
Mon cher, il sera bientôt fait,
Quoique en miniature.

Alexandre Pouchkine – Mon portrait

LA MÈRE PARTIE

Aucun match ce jeudi, vous pouvez aller rattraper vos retards sur les sorties au cinéma, ou vous rappeler l’étonnante sensation de dîner tranquillement à 20 h 30 la télévision éteinte.

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