Les forces de l’ordre venues sécuriser le quartier du Breil, à Nantes, le 4 juillet. / SÉBASTIEN SALOM GOMIS / AFP

Onze personnes ont été interpellées dans la nuit de mercredi 4 à jeudi 5 juillet, à Nantes, au lendemain de la mort d’un homme de 22 ans, tué par un policier lors d’un contrôle, a-t-on appris de source proche du dossier. Parmi elles figurent quatre mineurs, dont la plupart ont été arrêtés dans le quartier du Breil, où a été tué le jeune homme, originaire de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise).

« Ces personnes ont été arrêtées pour des affaires de violences, jets de projectiles et tentative d’incendie », explique une source proche du dossier.

Après un calme relatif en début de soirée, mercredi, des départs d’incendies ont repris dans les quartiers dits « sensibles » du Breil, de Bellevue, des Dervallières et de Malakoff. Toute la nuit, les forces de l’ordre ont fait face « à quelques petits groupes », malgré un appel au calme lancé par la famille d’Aboubakar F, relayé par plusieurs « grands frères » du quartier, ainsi que sur les réseaux sociaux,.

Des bâtiments publics ont été dégradés, dont une bibliothèque, et des commerces ont été incendiés. Une pharmacie a été détruite aux Dervallières et une quarantaine de véhicules ont été incendiés. Dans la matinée, des carcasses de voitures encore fumantes étaient visibles, ont précisé les pompiers.

Appel à témoins

Ces violences font suite à la mort d’un jeune de 22 ans mardi soir vers 20 h 30 dans le quartier du Breil, lors d’un contrôle de police. Sous le coup d’un mandat d’arrêt pour « vol en bande organisée, recel et association de malfaiteurs », Aboubakar F. a tenté de s’enfuir en effectuant une marche arrière, a rapporté mercredi le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès.

Un policier a suivi le véhicule avant de faire feu une seule fois sur le chauffeur, l’atteignant au cou. Le conducteur est mort à l’hôpital vers 22 h 30. L’enquête a été confiée au service régional de police judiciaire (SRPJ) et à l’inspection générale de la police nationale (IGPN), qui a lancé un appel à témoins. Les enquêteurs cherchent notamment à déterminer, dans « quelles circonstances le policier a été amené à faire usage de son arme de service » et à établir si cet usage est « conforme aux dispositions légales », selon les mots du procureur. Tous ont été entendus mercredi par l’IGPN.

Le premier ministre, Edouard Philippe, se déplace à Nantes jeudi, où il va notamment s’entretenir avec la maire (PS), Johanna Rolland, de la situation dans les quartiers de la ville.