Douze garçons et leur entraîneur de football ont disparu, à Mae Sai, dans la province de Chiang Rai, dans le nord de la Thaïlande, mercredi 4 juillet 2018. / Sakchai Lalit / AP

Un plongeur thaïlandais est mort vendredi après avoir approvisionné les enfants coincés depuis 13 jours dans une grotte inondée dans le nord du pays, un coup dur pour les sauveteurs.

« Après avoir livré une réserve d’oxygène, sur le chemin du retour, il n’avait plus assez d’oxygène » lui-même, a annoncé le vice-gouverneur de la province de Chiang Rai, Passakorn Boonyaluck.

Cet ancien membre des commandos de marine thaïlandais « a perdu conscience sur le chemin du retour, son compagnon de plongée a essayé de l’aider et de le ramener », a précisé le chef des commandos de marine, Apakorn Yookongkaew. « Même si nous avons perdu un homme, nous continuons à avoir foi dans notre mission », a-t-il assuré, la voix tremblante comme tous les militaires vendredi matin.

Ce drame vient rappeler la difficulté du parcours de plongée pour accéder aux douze enfants et à leur entraîneur de foot coincés dans cette grotte inondée. Les secours se hâtaient vendredi d’avancer dans leurs préparatifs d’évacuation, avant le retour annoncé de la pluie. Ils espèrent pouvoir, à l’aide de pompes, faire baisser à temps le niveau de l’eau de façon suffisante pour que les enfants n’aient que pas ou peu de plongée à effectuer.

5 heures de plongée

Pour le moment, il faut onze heures à un plongeur aguerri pour faire l’aller-retour jusqu’aux enfants: six heures aller, cinq heures retour grâce au courant. Le parcours est long de plusieurs kilomètres dans des boyaux accidentés, avec de difficiles passages sous l’eau. Mais les sauveteurs refusent de se prononcer en faveur d’une évacuation en plongée des enfants.

« Nous continuons à considérer plusieurs options », a déclaré, lors de cette conférence de presse quotidienne, le général Chalongchai Caiyakam.

Pour l’heure, les secouristes disent préférer attendre la baisse de l’eau, quitte à ravitailler les enfants en vivres pendant des semaines : cela permettrait aux enfants de sortir à pied par la galerie, avec un minimum de portions sous-marines à parcourir avec des masques. C’est l’option privilégiée par les secouristes, qui ont mis en place un système de pompage, assistés par des ingénieurs japonais, qui a déjà sorti de cette grotte de dix kilomètres de long l’équivalent de plus de 50 piscines olympiques.

Eviter la sortie précipitée

Une sortie précipitée est le plan d’urgence que les autorités souhaitent éviter. La mort de ce plongeur aguerri vendredi porte un coup dur au moral des centaines de sauveteurs mobilisés, dont de nombreux étrangers, australiens ou britanniques. Mais si la montée des eaux reprend avec les pluies annoncées pour vendredi, ils pourraient ne pas avoir le choix.

C’est déjà à cause de ces pluies de mousson que les enfants se sont retrouvés au piège de la grotte le 23 juin, après avoir décidé, pour une raison encore non élucidée, de s’y rendre après leur entraînement de foot, avec leur jeune coach de 25 ans. Les familles évoquent une possible fête d’anniversaire qu’ils auraient voulu organiser dans la grotte pour l’un d’eux ayant eu 16 ans le 23 juin.

En parallèle, les sauveteurs sont toujours à la recherche d’une voie d’entrée depuis le sommet de la montagne qui soit connectée ou facilement connectable via un forage, avec la partie de la grotte où sont les enfants. Vendredi, ils devaient passer ces voies supérieures au détecteur de mouvement, pour tenter d’établir la localisation exacte des enfants en dessous.