La décision du Conseil constitutionnel, rendue vendredi 6 juillet et qui consacre le principe de fraternité, est une « immense victoire » qui « a pour conséquence d’interdire la poursuite des actes purement humanitaires » à l’égard des migrants, s’est réjoui l’avocat de Cédric Herrou, agriculteur et militant à l’origine de la saisine du Conseil.

« Le principe de fraternité est reconnu. La main tendue à l’étranger, si elle est désintéressée, ne doit pas être punissable », a déclaré Patrice Spinosi. « La décision ne concerne que le séjour et la circulation des étrangers, on peut regretter que cela n’ait pas été étendu à l’entrée », a-t-il ajouté.

Cédric Herrou, condamné en 2017 à quatre mois de prison avec sursis pour avoir fait passer la frontière à environ deux cents migrants, est devenu le symbole de la défense des migrants de la vallée de la Roya. Réagissant auprès de Nice Matin, il estime que « la décision du Conseil constitutionnel est un rappel aux valeurs de la France » :

« Elle vient dire que le pays n’appartient pas aux nationalistes, à la droite extrême. La France, ce n’est pas ça. Ce n’est pas un pays fermé sur lui-même, égocentré, la France c’est  Liberté, égalité, fraternité, les droits de l’homme, les droits de l’enfant. Mon combat est légitimé. De nombreuses personnes me demandent s’ils ont le droit d’aider des gens ! C’est grave ! Cela va les rassurer. (...) Il est rassurant de pouvoir aider quelqu’un, quelle que soit son origine, sa couleur de peau, sa provenance, sans avoir à lui demander ses papiers, sa situation, dans le rôle de flic. L’administratif regarde la préfecture, pas le citoyen. Quand vous avez un humain en difficulté en bas de chez vous, vous l’aidez, c’est tout. C’est ça la fraternité. »