Supporter uruguayan croyant que sa réplique du trophée Jules Rimet est une vraie. / MURAD SEZER / REUTERS

Rivalité avec l’Argentine, plus gros palmarès de l’Amérique latine, record d’invincibilité en Espagne... La « Céleste » est plus qu’une équipe, c’est tout un héritage.

  • Des couleurs vieilles de 1910

Le maillot bleu céleste de l’Uruguay a une histoire un peu particulière. Il provient de la victoire surprise le 10 avril 1910 du club uruguayen River Plate contre le rouleau-compresseur argentin du moment, l’Alumni. Les deux équipes ayant des couleurs similaires, blanc rayé de rouge, River Plate a joué en bleu ciel ce jour-là, et pour célébrer ce succès héroïque, la fédération décide d’utiliser un maillot similaire lors d’un Uruguay-Argentine du 15 août 1910. Et ça marche : victoire 3-1. Le maillot « bleu céleste », symbole de la capacité du petit poucet de l’Amérique du Sud à réaliser des miracles contre le voisin argentin, est officiellement adopté.

  • Plus vieux vainqueur

Si l’équipe de France a dû attendre 1998 pour soulever le trophée Jules Rimet, les Uruguayens, eux, n’avaient pas le temps de niaiser : ils ont remporté la toute première compétition de l’histoire, en 1930. Certes, elle était organisée chez eux, mais quatre ans plus tard, la France ne parviendra pas à franchir les quarts de finale pour la première édition organisée dans l’Hexagone.

  • Un palmarès quatre étoiles

Sur son maillot, la Céleste arbore quatre étoiles. Quatre de plus que la France, alors que l’Uruguay n’a remporté que deux coupes du monde (à domicile en 1938 et en 1950 au Brésil). Les deux autres symbolisent en fait ses victoires aux Jeux olympiques (en 1924 à Paris et en 1928 à Amsterdam). Bon, un palmarès quatre étoiles, certes, mais un peu vintage quand même.

Supporter uruguayen comptant jusqu’à un. / HANNAH MCKAY / REUTERS

  • Pays sud-américain le plus titré

Au diable l’Argentine et le Brésil : sur la scène continentale, aucune nation n’a remporté autant de titres que la Céleste. L’Uruguay possède quinze coupes de Copa America dans son armoire à trophées, dont la dernière date de 2011. Une de plus que l’éternel rival argentin.

68 ans de disette

Dans le petit cénacle des huit pays ayant déjà soulevé le trophée Jules Rimet, l’Uruguay est celle qui n’a plus goûté à la victoire finale depuis le plus longtemps. C’était en 1950, soit 68 ans de disette depuis, contre « seulement » 52 ans pour l’Angleterre, victorieuse en 1966. En 2010, la Céleste a cru pouvoir revenir dans le jeu, mais a échoué en demi-finales contre les Pays-Bas.

Luis Suarez contemplant le nombre de coupes du monde qu’il a remportées. / MARKO DJURICA / REUTERS

  • Invaincue depuis 33 ans contre la France

Longues disettes toujours : cela fait depuis 1985 et une victoire 2-0 pour le compte de feu la Coupe intercontinentale, que les Bleus n’ont plus battu l’Uruguay. Les cinq rencontres qui les ont opposé depuis se sont soldées quatre fois d’affilée par un 0-0, et par une victoire 1-0 des coéquipiers de Luis Suarez, buteur ce jour-là, en 2013 à Montevideo.

  • Réputation d’équipe injouable

L’Uruguay, c’est un style de jeu à part entière, un engagement permanent, une défense acharnée, des joueurs qui ne lâchent rien, une détermination herculéenne et la haine de la défaite. Comme le souligne le mythique entraîneur argentin Carlos Bianchi à Libération, au prix d’une métaphore anatomique inquiétante : « Personne ne s’amuse à jouer l’Uruguay. Les joueurs de la Celeste n’ont pas deux couilles, ils en ont quatre.»

Le rasoir double lame uruguayen détectant un poil récalcitrant. / Francisco Seco / AP

  • L’anti-Cristiano Ronaldo

Miroir inversé. L’Uruguay se situe aux antipodes de la star du Real Madrid, affirme le journal uruguayen Referi, cité par Courrier International : « Cristiano Ronaldo, le rival de l’Uruguay ce samedi, réuni tout ce qui est contraire à la culture footballistique uruguayenne » . L’attaquant portugais est, selon le quotidien de Montevideo, « égocentrique, pédant, n’admet pas qu’une autre personne soit meilleure que lui ».

  • Une paire habituée à jouer ensemble en club

Alors que beaucoup s’inquiètent du manque d’automatismes des avant-centre français, Godin et Gimenez, eux, se connaissent sur le bout des doigts. Les deux centraux sont en effet partenaires en club à l’Atletico de Madrid. Et devinez quoi ? L’atleti, championne d’Europe face à Marseille en mai, est la meilleure défense de Liga, avec seulement 22 buts encaissés en 38 rencontres.

La vigilance s’impose : quand les adversaires ont le dos tourné, les Uruguayens remplacent parfois leurs cages par des mini-buts. / Dmitri Lovetsky / AP

  • Meilleure défense du Mondial

Alors que les Bleus ont eu toutes les peines du monde à faire sauter les verrous australiens, péruviens et danois, voilà que se dresse sur leur route l’équipe la plus imperméable de la compétition, ex aequo avec le Brésil, avec un seul but encaissé. C’était en huitièmes de finale, par le Portugal, de la tête.

  • Luis Suarez dans le top 10 international

Cavani est très incertain pour le match. Pas de chance, il n’est pas le seul danger de la Céleste. A 31 ans, le vorace attaquant du Barça en est déjà à 53 buts en 102 sélections, ce qui fait de lui le neuvième meilleur buteur international en activité. Et le meilleur, parmi ceux qui sont encore en lice dans ce tournoi.

Luis Suarez et toutes les oreilles qu’il a mangées. / MARCOS BRINDICCI / REUTERS