Le Français Benjamin Pavard après son but contre l’Argentine, le 30 juin 2018, en huitième de finale de la Coupe du monde en Russie. / SAEED KHAN / AFP

Embellie, nuages, orages, climat (des affaires)… L’analyse économique file volontiers la métaphore météo. Si l’horizon s’obscurcit, elle s’en remet, parfois, à la médecine. Plus exceptionnellement à la peinture. Jamais au football.

On ne parle pas de la contre-attaque de l’investissement, du chômage qui botte en touche ou des hors-jeux à répétition de la consommation. Pourtant, Euler Hermès est formel : parmi les huit pays encore en lice en Russie, la France est la mieux placée pour remporter la Coupe du monde… de l’économie.

L’assureur-crédit, qui occupe le terrain comme il peut, s’appuie sur cinq éléments : la croissance, le taux de chômage, le déficit public, la balance courante et le classement à l’indice d’agilité digitale, qui mesure la capacité des pays à fournir aux entreprises un environnement numérique favorable à leur développement. « Chaque fois qu’une économie prend le dessus dans un indicateur, elle inscrit un but. »

« La fougue uruguayenne ne suffira pas »

Résultat, si le quart de finale entre les Bleus et la Celeste s’annonce sportivement serré, « la fougue uruguayenne ne suffira pas pour prendre le dessus » : 3-1 pour la patrie de Benjamin Pavard tranche Euler Hermes. Le Brésil, qui a renoué avec la croissance après plusieurs années de récession, s’inclinerait, en revanche, devant la Belgique. Une victoire 4-1 des Diables rouges, dont les finances publiques et la balance courante sont en bien meilleur état que celles de la Seleçao.

Si la France remportait la Coupe du monde de l’économie / Euler-Hermes

Le score est également sans appel pour le match Russie-Croatie, grâce au rebond du cours de l’or noir, qui bénéficie au pays organisateur. Plus serré, le face à face entre la Suède et le Royaume-Uni (carton jaune pour les prévisionnistes qui confondent avec l’Angleterre, bel et bien qualifiée) se solde par un 3-2 en faveur des Britanniques. « Si la Suède présente de meilleurs fondamentaux que son adversaire, elle se fait coiffer au poteau faute de progression, notamment en matière de chômage », met en garde Euler Hermes.

Au terme de demi-finales haletantes, la France devrait au bout du compte s’imposer 3-2 « sur la tactique » contre son meilleur ennemi. Le Brexit pèse sur les crampons d’Albion, même si la dépréciation de la livre et l’attractivité britannique en matière de nouvelles technologies favorisent les Anglais.