Les élèves et certains parents se tiennent prêts à quelques minutes du lever de rideau. / CAROLINE PAIN / « Le Monde »

Il est 7 h 30, vendredi 6 juillet, mais l’administration s’active déjà à l’intérieur du lycée Fulbert de Chartres (Eure-et-Loir). Le proviseur du lycée, Michel-de-Dieu Okala, et son équipe préparent les listes de candidats à partir des résultats du bac, reçus la veille. « Comme on a un espace assez restreint pour les installer, on va le faire dès 8 heures, puis maintenir les listes sous des tissus jusqu’au moment fatidique. »

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Une heure avant l’annonce des résultats, les élèves de terminale sont peu nombreux devant l’établissement. Les regards se concentrent sur les panneaux d’affichages. Ce rendez-vous traditionnel des résultats du bac est, pour eux, symbolique et unique. « Attends, rappelle-moi, M c’est avant et après quelles lettres déjà ? », Aymerick veut être certain de viser juste lorsqu’il faudra trouver son nom dans la fameuse liste. « A moins que tu n’y sois pas… ! », le taquine son amie Léa. Ces élèves de terminale S et ES plaisantent, mais n’en demeurent pas moins stressés. « C’est quand même déterminant pour nous, ça peut changer notre destin », tranche Marion, en s’abritant du soleil.

Le destin d’Eva, qui patiente un peu plus loin avec sa mère, dépend effectivement des résultats du jour. « J’ai été admise dans mon BTS alternance, j’ai trouvé mon entreprise, on a même déjà pris l’appartement… Donc il ne faut pas que ça foire maintenant », lâche-t-elle avec un rire nerveux. Sa mère, Katia, est dans le même état. « J’ai l’impression de repasser mon bac ! Même si elle a été bonne élève toute l’année, cela reste un examen… avec le stress… on ne sait jamais ce qui peut arriver. » Et pas question de laisser sa fille découvrir seule le résultat. « J’ai prévenu mon boulot que j’arriverai en retard aujourd’hui, c’était important d’être là ! »

Pleurs de joie ou de panique

Une élève cherche son nom sur la liste des admis au baccalauréat, vendredi 6 juillet, au lycée Fulbert, de Chartres. / CAROLINE PAIN / « Le Monde »

8 h 15, le proviseur vient installer les résultats. Les élèves cherchent à s’approcher des panneaux, mais un cordon les maintient à quelques mètres. A l’ombre d’un arbre, des professeurs discutent. « C’est une bonne façon de clôturer l’année, on veut quand même voir si leur travail a porté ses fruits, et à travers ça, le nôtre aussi, explique Sébastien Mousset, professeur de sciences de la vie et de la Terre (SVT). On a créé des liens avec les jeunes au cours de cette année, c’est normal de venir ! » A côté de lui, Matthieu Sion, qui enseigne l’histoire-géographie, estime essentiel d’être là pour aider les élèves qui iront au rattrapage à choisir les bonnes matières pour l’oral.

A quelques minutes du moment fatidique, la mère d’Eva ne tient plus en place. « A force je ne vais plus avoir assez de cigarettes », plaisante-t-elle. Une bonne partie des trois cents candidats ont afflué, et ils s’impatientent. « Bon, il est 8 h 32, là », bout Eva. Le cordon est retiré, mais les élèves n’osent pas trop avancer tant que les résultats sont recouverts. Jusqu’au moment du lever de rideau ! En quelques secondes, la foule s’agglutine. On cherche les noms du doigt, on retient son souffle. Les premiers cris retentissent. « Mais si mec, regarde, je vois ton nom ! — Ah ouais ! J’ai pas de mention… bon, c’est pas grave, j’ai le bac ! »

Les embrassades sont nombreuses, Eva prend sa mère dans ses bras. Elles ont toutes les deux les joues humides, le maquillage qui coule, mais un grand sourire aux lèvres. Une autre prend un selfie avec sa mère. Téléphones à l’oreille, les néobacheliers veulent annoncer la bonne nouvelle. Des larmes de joie coulent derrière les lunettes de soleil, mais pour d’autres, les larmes sont plutôt liées à la panique. « Je l’ai pas eu, maman, qu’est-ce que je vais faire ? », Sébastien Mousset vient au secours de son élève. « J’en ai quatre dans ma classe de scientifique qui sont au second groupe, mais ils ne sont pas loin, donc on regarde ensemble les matières qu’il vaut mieux prendre, on privilégie celles à gros coefficient en général. »

« Allez maintenant on va chercher le papier, quand même ! », dit en souriant un jeune homme en entraînant ses camarades vers la chapelle (laïque) du lycée où sont distribués les relevés de notes. Sur le chemin, élèves et parents continuent de se féliciter, ou de se remonter le moral. Les parents mitraillent. « Oh mais vous vous êtes faits beaux en plus ! C’est super ! », s’exclame une maman en prenant son fils et ses copains en photo.

Dernière étape : récuperer son relevé de notes. / CAROLINE PAIN / « Le Monde »

« J’ai mon bac, Madame ! » : la phrase a beau être prononcée maintes fois chaque année, on y sent la fierté, le symbole. En quelques minutes, ces élèves ont franchi une étape et obtenu « la clé vers l’enseignement supérieur », comme dit Matthieu Sion. Certains de ses collègues continuent de congratuler les lauréats, tandis que d’autres sont interpellés par des parents inquiets, relevé de notes dans une main, pour savoir sur quelles matières miser au rattrapage. Tandis qu’Eva prévient toute la famille de sa réussite, sa mère termine d’essuyer ses larmes : « Bon allez, je vais filer au boulot quand même, ça va être une bonne journée ! »

Bac 2018 : suivez les résultats sur « Le Monde Campus », vendredi 6 juillet

Le Monde Campus organise une journée de direct pour suivre la publication des résultats du bac dans chaque académie, vendredi 6 juillet, avec également deux tchats avec des spécialistes, sur le niveau de l’examen et l’évaluation des élèves à 10h30, sur l’orientation post-bac et Parcoursup à midi.

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