Le plan britannique a été publié à l’issue d’une réunion marathon de l’exécutif à Chequers, à 70 km au nord-ouest de Londres. / HANDOUT / REUTERS

Zone de libre-échange, fin de la libre circulation et nouveau modèle douanier : Theresa May a présenté, vendredi 6 juillet, sa vision de la future relation qu’elle souhaite avec l’Union européenne (UE). Une proposition attendue de longue date par les Européens, lassés des atermoiements du gouvernement britannique sur le contenu des négociations.

Le plan britannique, qui confirme la fin de la libre circulation des personnes pour « redonner » au Royaume-Uni le contrôle de sa politique migratoire, a été dévoilé à l’issue d’une réunion marathon de l’exécutif à Chequers, la résidence de campagne des premiers ministres britanniques, à 70 km au nord-ouest de Londres.

« Notre proposition créerait une zone de libre-échange entre le Royaume-Uni et l’UE avec un ensemble de règles communes pour les biens industriels et les produits agricoles », déclare Theresa May dans un communiqué, Downing Street précisant que le secteur des services ferait en revanche l’objet « d’arrangements différents ».

« Nous avons également convenu d’un nouveau modèle douanier favorable aux entreprises avec la liberté de conclure de nouveaux accords commerciaux dans le monde entier. »

Selon l’exécutif britannique, ces propositions permettront d’éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, cette question constituant le principal point d’achoppement des négociations en cours et une inquiétude majeure pour les habitants de l’île.

Des réactions critiques

Dans ce projet, Londres souligne aussi la nécessité d’« intensifier » le travail de préparation pour faire face à tous les scénarios possibles – en particulier celui d’une éventuelle sortie de l’UE sans accord avec Bruxelles, que redoutent les entreprises.

Theresa May, qui publiera la semaine prochaine un livre blanc détaillant plus avant ses objectifs, précise que cette proposition résulte d’une « position commune » des membres de son gouvernement, dont les divisions sur les orientations à donner au Brexit avaient fait craindre le pire pour la réunion de vendredi à Chequers.

A peine publié, le projet de Theresa May suscitait toutefois déjà des réactions critiques du côté des eurosceptiques. « Nous voyons maintenant le vrai visage de Theresa May. Il s’agit d’un mauvais [plan] pour le Royaume-Uni », a déclaré dans un communiqué John Longworth, co-président du mouvement pro-Brexit Leave Means Leave.

Reste désormais à savoir quelle sera la réaction de Bruxelles, qui aimerait voir les discussions enfin progresser. Vendredi, Michel Barnier, le négociateur en chef de l’UE, a affirmé « être prêt à adapter son offre » et dit espérer que le livre blanc permettra de résoudre « le débat politique interne au Royaume-Uni et les négociations avec nous ».