Jack Guy Lafontant, le premier ministre haïtien a annoncé sur Twitter, samedi 7 juillet, la suspension « jusqu’à nouvel ordre » de la hausse des prix des produits pétroliers, qui a déclenché vendredi une vague de violences populaires à travers le pays.

Peu avant cette annonce, le président de la chambre des députés Gary Bodeau avait lancé un ultimatum de deux heures au gouvernement pour revenir sur la hausse des prix, sans quoi le gouvernement serait « considéré comme démissionnaire ».

Vendredi, les ministères de l’économie, des finances, du commerce et de l’industrie avaient annoncé l’augmentation des prix de l’essence de 38 %, celui du gazole de 47 % et celui du kérosène de 51 %, à compter du samedi 7 juillet à minuit.

Port-au-Prince paralysée

Depus, les activités dans Port-au-Prince étaient paralysées. Samedi, la plupart des axes majeurs toujours obstrués par des barricades et tous les vols à destination de la capitale haïtienne dans la matinée ont été annulés. A la mi-journée, un centre commercial a été pillé par des manifestants et, alors que la présence policière est inexistante à travers la ville, plusieurs commerces et véhicules ont été incendiés.

Vendredi soir, un policier assigné à la sécurité d’un dirigeant d’un parti politique d’opposition a été tué dans une altercation avec un groupe de manifestants au cœur de la capitale haïtienne. Il a été lynché alors qu’il cherchait à forcer le passage, et son corps a ensuite été brûlé sur la chaussée. Face à ces violences, le président de la chambre des députés « appelle la population au calme », en invitant les manifestants à retourner chez eux.