La deuxième journée de pourparlers entre le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo et Kim Yong-chol, le bras droit du numéro un nord-coréen Kim Jong-un, samedi 7 juillet, avait pour objectif de développer une feuille de route détaillée vers la « dénucléarisation complète » de la péninsule coréenne. C’est ce qui était convenu lors de la rencontre historique de Singapour, le 12 juin dernier, entre le président américain Donald Trump et Kim Jong-un.

Arrivé vendredi à Pyongyang pour sa troisième visite en Corée du Nord, le secrétaire d’Etat américain a eu plus de huit heures de pourparlers avec Kim Yong-chol. M. Pompeo a qualifié ces échanges de « productifs » sans fournir de précisions quant à savoir comment la Corée du Nord entendait honorer ses engagements sur la dénucléarisation de la péninsule en échange de garanties de sécurité.

« Ce sont des questions complexes mais nous avons réalisé des progrès sur presque toutes les questions centrales, sur certaines beaucoup de progrès, sur d’autres il y a encore du travail à faire », a-t-il dit avant son départ pour Tokyo, où il devait s’entretenir avec ses homologues japonais et sud-coréen avant de s’adresser à la presse dimanche.

Les « demandes avides » de Washington

Prenant le contre-pied du secrétaire d’Etat, la Corée du nord a dénoncé les « demandes avides » des Etats-Unis. « L’attitude américaine et les positions prises lors des discussions à haut niveau vendredi et samedi étaient extrêmement regrettables », a déclaré le ministère des affaires étrangères nord-coréen dans un communiqué cité par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Mais, selon les propos d’un porte-parole du ministère des affaires étrangères cité par l’agence de presse officielle KCNA, les résultats des pourparlers avec la délégation américaine sont « très préoccupants », la Corée du Nord accusant Washington d’insister sur une dénucléarisation, complète, vérifiable et irréversible (DCVI) unilatéral.

« Nous étions partis du principe que la partie américaine allait venir avec une idée constructive, en pensant que nous pourrions en tirer quelque chose en retour », a dit le porte-parole. « Mais, après ces discussions à haut niveau, la confiance entre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et les Etats-Unis est confrontée à une situation dangereuse, où notre volonté d’arriver à une dénucléarisation, qui a été ferme et solide, pourrait s’émousser. »

La « manière la plus rapide » d’aboutir à une péninsule coréenne dénucléarisée est d’avoir recours à une approche progressive, au cours de laquelle les deux parties avancent en même temps, a poursuivi le porte-parole.