Neymar après l’élimination de la Seleçao face à la Belgique, vendredi 6 juillet. / Andre Penner / AP

On promettait à la France un statut ironique de vainqueur de la Copa America, le championnat sud-américain de football, si elle triomphait du Brésil après avoir sorti le Pérou, l’Argentine et l’Uruguay sur sa route. Mais le dernier carré du Mondial aura finalement des airs d’Euro, entre France-Belgique et l’opposition entre le vainqueur de Russie-Croatie et Suède-Angleterre.

Pour la troisième fois depuis le début du millénaire, l’Amérique du Sud ne sera donc pas représentée en demi-finales d’une Coupe du monde, la faute à l’élimination de la Seleçao brésilienne par les Diables rouges belges, vendredi 6 juillet (1-2), et à celle de la Celeste uruguayenne par les Bleus, plus tôt dans l’après-midi (0-2).

France 1934, Italie 1938, Angleterre 1966, Angleterre 1964, Espagne 1982, Allemagne 2006, et désormais Russie 2018 : les équipes sud-américaines confirment qu’en dépit de leur prestige et de leur notoriété elles passent régulièrement à travers quand la compétition se tient en Europe. La victoire brésilienne de 1958 en Suède restera donc une exception.

Quatrième victoire d’affilée pour l’Europe

Les quintuples champions du monde brésiliens sont par ailleurs sur une série noire : depuis 2002, la sélection jaune et vert n’a plus remporté un seul match à élimination directe contre des pays du Vieux Continent (défaite 0-1 contre la France de Zidane en 2006 ; 1-2 contre les Pays-Bas en 2010 ; 1-7 contre l’Allemagne en 2014 ; 1-2 contre la Belgique).

Au-delà de l’échec récurrent, certains signes trahissent même un certain déclin. Au Brésil en 2014, l’Allemagne s’est imposée contre l’Argentine après avoir humilié l’organisateur auriverde (7-1) en demi-finales, alors que jamais une équipe européenne n’avait soulevé le trophée en Amérique du Sud. Et tandis que le Brésil avait l’habitude de s’arroger les tournois disputés dans des continents « neutres », comme l’Amérique du Nord en 1994 et l’Asie en 2002, c’est l’Espagne qui a décroché son étoile en Afrique du Sud en 2010.

En tout, l’Europe est assurée de remporter son quatrième trophée successif, après l’Italie en 2006, l’Espagne en 2010 et l’Allemagne en 2014. La plus longue disette de l’histoire de la zone SudAm, qui n’avait jamais laissé échapper le trophée deux fois de suite depuis le doublé italien de 1934 et 1938. Et encore, l’Argentine et l’Uruguay avait boycotté la première.