Le site industriel de Romainville/Pantin sur lequel s’implanteront la Fondation Fiminco et les réserves du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) Ile-de-France, fin 2019. / FONDATION FIMINCO

Encore un converti aux joies du Grand Paris : l’an prochain, le Fonds régional d’art contemporain (FRAC) Ile-de-France franchira le périphérique pour installer la totalité de ses réserves au sein de la Fondation Fiminco, structure créée en 2016 par le groupe immobilier du même nom. Dernière arrivée dans le paysage culturel, elle ouvrira ses portes en mai 2019 à l’orée de Romainville et de Pantin, et vient d’annoncer ce partenariat. Fort de 1 600 œuvres, le FRAC avait du mal à les conserver dignement sur son modeste site parisien des hauts de Belleville, et cherchait depuis quelques années à trouver un nouvel espace en banlieue.

La plupart des ses équivalents en région avaient en effet déjà franchi, au début des années 2010, le stade de la « nouvelle génération », en s’offrant des bâtiments flambant neuf qui leur avaient permis de passer à la vitesse supérieure. Certes, son directeur Xavier Franceschi avait bien étendu l’empire en ouvrant un second lieu, à Rentilly : il investit désormais, en plus de ses expositions parisiennes, un manoir retapé avec éclat par le plasticien Xavier Veilhan, qui lui permet de dédoubler sa programmation culturelle.

« Une réserve active »

Mais l’urgence se faisait sentir. Le FRAC rejoint donc l’aventure de la Fondation d’entreprise Fiminco, qui sera dotée sur 11 000 m2 d’une vingtaine de résidences et d’ateliers d’artistes, de deux studios de danse, d’un auditorium, et accueillera également cinq galeries de joli calibre, elles aussi décidées à sortir de Paris : Fabienne Leclerc, Jocelyn Wolff, Air de Paris, Imane Farès et Vincent Sator.

Gérald Azancot, président du groupe Fiminco : « Le FRAC couvrira 2 000 m2, dont un tiers ouvert au public »

« Nous avons sollicité différentes institutions, mais le FRAC nous a semblé le plus opportun, détaille Gérald Azancot, président du groupe Fiminco. Il couvrira 2 000 m2, dont un tiers ouvert au public, ce qui lui permettra de créer une réserve véritablement active, voire interactive. Les visiteurs pourront demander à consulter les œuvres, qui pourront être déballées sur place ».

Installée dans une ancienne usine pharmaceutique, entièrement réhabilitée par la jeune agence d’architecture Freaks (également chargée avec l’agence Big de construire la future Meca, Maison de l’économie créative de Bordeaux), la Fondation sera également équipée d’une salle d’exposition installée dans une impressionnante chaufferie, cathédrale industrielle dotée d’un mur de briques de verre de 18 mètres de haut. « Nous la mettrons à disposition des galeries, mais aussi bien sûr du FRAC, tout comme nous leur mettrons à disposition des ateliers qui pourront accueillir les artistes à qui ils commandent des œuvres. »

« Un véritable écosystème »

Déjà mécène dans le domaine de la musique (le groupe soutient notamment l’orchestre de Paris), Fiminco cherche à créer dans cette zone plutôt déshéritée, proche de la N3, un « véritable écosystème » qui viendrait en pendant d’un autre gros projet qu’il mène en parallèle, de l’autre côté de la rue : un vaste village de marques, des logements réalisés par Jean-Michel Vilmotte, et des ateliers d’artisans d’art. « Ce site ne nous intéressait pas au début, il devait être démoli, mais dès la première visite, j’ai compris son potentiel, poursuit Gérald Azancot. Le FRAC l’avait déjà visité avant nous, mais avait renoncé pour des raisons budgétaires. Notre force de frappe a permis de réaliser de grosses économies d’échelle qui ont rendu le projet de réhabilitation réalisable. »

En bonne intelligence public/privé, c’est le conseil régional, co-tutelle du FRAC avec l’Etat, qui se porte acquéreur du futur bâtiment, livré au dernier trimestre 2019. Mais ce n’est qu’un début : Fiminco promet des projets d’aussi grande envergure, à une encablure de là, autour du spectacle vivant.

Sur le Web : www.fraciledefrance.com et www.fondationfiminco.com