Les drapeaux éthiopien et érythréen côte à côté à Addis Ababa, en Ethiopie, le 26 juin 2018. / TIKSA NEGERI / REUTERS

A l’issue d’un sommet sans précédent depuis 20 ans, l’Ethiopie et l’Erythrée ont décidé de rouvrir des ambassades dans leurs capitales respectives, a annoncé, dimanche 8 juillet, le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, à l’issue de pourparlers historiques avec le président érythréen Isaias Afwerki à Asmara.

« Nous nous sommes mis d’accord pour la reprise du trafic aérien et naval, pour la circulation des personnes entre nos deux pays et la réouverture des ambassades », a déclaré Abiy Ahmed, le premier ministre éthiopien, à l’issue de discussions avec le président érythréen.

Le secrétaire général du gouvernement éthiopien a annoncé après l’entretien d’Abiy Ahmed et d’Isaias Afwerki que les lignes téléphoniques internationales entre l’Ethiopie et l’Erythrée, coupées depuis vingt ans, allaient être rétablies.

L’Erythrée a obtenu l’indépendance en 1993 après trente années de lutte armée contre le pouvoir éthiopien. De 1998 à 2000, une guerre entre les deux pays a fait 80 000 morts, en raison de désaccords sur la frontière. Depuis, Asmara et Addis Abeba n’avaient pas de relations diplomatiques.

Geste du premier ministre éthiopien

La frontière commune reste fortement militarisée et son tracé est toujours contesté autour de la ville de Badmé. En 2002, la Cour permanente d’arbitrage de La Haye a attribué Badmé à l’Erythrée mais Addis Abeba a ignoré ce jugement et la ville est restée sous administration éthiopienne.

Abiy Ahmed, qui a pris ses fonctions en avril, a déclaré en juin, à la surprise générale, qu’il était prêt à respecter ce jugement international.

A la fin du mois de juin, une importante délégation érythréenne a été accueillie avec faste en Ethiopie et ce pour la première fois depuis 1998.