Daniel Ortega et sa femme Rosario Murillo avaient rassemblé plusieurs milliers de leurs partisans à Managua, samedi. / INTI OCON / AFP

Le message fut ferme pour la première apparition publique depuis le 30 mai du président du Nicaragua. Daniel Ortega a exclu, samedi 7 juillet, d’avancer la date des élections comme le réclament ses opposants. « Ici, les règles sont établies par la Constitution », et « on ne peut pas changer les règles du jour au lendemain simplement parce que l’idée en est venue à un groupe de putschistes », a déclaré M. Ortega au cours d’une manifestation de plusieurs milliers de ses partisans à Managua. Si « les putschistes », a poursuivi M. Ortega, « veulent arriver au pouvoir, qu’ils cherchent à obtenir les voix du peuple ».

« Nous verrons alors si le peuple donnera son vote aux putschistes qui ont causé tant de destructions ces dernières semaines. Il y aura le temps pour les élections. Chaque chose en son temps. »

M. Ortega s’adressait à la foule de ses partisans sur une estrade où se trouvait aussi son épouse Rosario Murillo, qui est vice-présidente, devant un monument à la mémoire du défunt président vénézuélien Hugo Chavez, qui fut un allié politique de M. Ortega.

Le népotisme décrié

Ayant rassemblé une vague de manifestations contre lui au cours desquelles plus de 230 personnes ont été tuées, les opposants accusent M. Ortega et son épouse de diriger le Nicaragua comme une dictature marquée par la corruption et le népotisme.

Le mandat présidentiel de M. Ortega s’achève en principe en janvier 2022. L’opposition a annoncé une manifestation pour le jeudi 12 juillet et une grève générale pour le vendredi 13 afin de réclamer des élections anticipées ou le départ de M. Ortega, un ancien guérillero âgé de 72 ans au pouvoir depuis 2007 après un premier mandat de 1979 à 1990.