Plus de 60 000 personnes ont assisté, dimanche 8 juillet, à Bamako au premier meeting de campagne du chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), alors que son principal rival à la présidentielle du 29 juillet, Soumaïla Cissé, mobilisait également une foule de nombreux partisans. Vingt-quatre candidats se présentent à cette élection dont la campagne a été lancée samedi.

Le président Keïta, 73 ans, élu en 2013, a été ovationné dimanche par ses partisans rassemblés dans un stade de Bamako. « Je me présente pour ma succession, pas par amour du pouvoir mais par amour pour ce pays, pour sa sécurité et sa stabilité », a affirmé IBK en langue bambara, vêtu d’un boubou et d’un bonnet blancs. Il a demandé à ses partisans de « rester mobilisés pour la victoire ».

Son principal rival, l’ancien ministre des finances, Soumaïla Cissé, a de son côté tenu un meeting sur la place de l’Indépendance de Bamako (centre-ville), où étaient rassemblées des dizaines de milliers de personnes selon la presse. Son entourage parle de 30 000 à 50 000 personnes présentes.

« Le pays va mal »

« Je m’engage à tout mettre en œuvre pour ramener la paix et l’unité, à redonner à l’Etat toute son autorité », a déclaré le candidat de l’Union pour la République et la démocratie, 68 ans, un économiste de renom et l’un des vétérans de la politique au Mali. « Je m’engage à lutter contre le clientélisme et la corruption. Je fais le serment solennel qu’aucun membre de la famille n’aura de postes officiels », a asséné Soumaïla Cissé, également habillé d’un boubou blanc au milieu de gros ballons gonflables à son effigie.

« Le pays va mal. La vie est chère. Le centre du Mali brûle. Nous avons carrément perdu le Nord. C’est seulement Soumaïla Cissé qui peut nous sauver », a commenté Souleymane Kanté, 36 ans, diplômé sans emploi.

La communauté internationale, présente notamment avec la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) et la force française « Barkhane », attend de ces élections une relance de l’application de l’accord de paix signé en mai-juin 2015, qui accumule les retards, dans un pays où les attaques djihadistes se sont multipliées ces derniers mois.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes liés à Al-Qaida, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Depuis la signature de l’accord de 2015, les violences ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des tensions ou des conflits intercommunautaires.