L’eurodéputé Rassemblement national (RN) Nicolas Bay, le garde du corps de Marine Le Pen, Thierry Légier, rémunéré comme assistant parlementaire, et deux autres assistants ont été récemment mis en examen dans le cadre de l’affaire des emplois présumés fictifs du Front national au Parlement européen, a-t-on appris lundi 9 juillet de sources concordantes.

Nicolas Bay, dont le nom circule pour conduire la liste du Rassemblement national aux élections européennes, a été mis en examen le 8 juin pour « abus de confiance », le même chef de délit retenu à l’encontre de la présidente du parti d’extrême droite, Marine Le Pen, en juin 2017. Thierry Légier a lui été mis en examen le 18 avril pour « recel d’abus de confiance », selon une source proche de l’enquête.

Un possible détournement d’argent européen

Les juges d’instruction enquêtent sur un possible « système » organisé par le parti, devenu au début de juin Rassemblement national (RN), et par sa présidente, Marine Le Pen, pour rémunérer des permanents avec les fonds européens réservés à l’embauche d’assistants parlementaires.

Le 4 juin, la cour d’appel de Paris a rejeté les recours formés par le Front national et Marine Le Pen, qui contestait la compétence de la justice française, estimant aussi que l’enquête judiciaire s’affranchissait du principe de séparation des pouvoirs.

L’enquête, déclenchée en 2015 à la suite d’un signalement de l’ex-président socialiste du Parlement européen, Martin Schultz, vise 17 élus ou ex-élus frontistes et une quarantaine d’assistants. Les investigations ont mis au jour des courriels et des tableaux suggérant que les contrats des assistants étaient ventilés selon les crédits disponibles sur les enveloppes des élus, sans nécessairement demander l’accord de ces derniers.

Marine Le Pen est notamment soupçonnée d’avoir « donné des instructions » afin que des eurodéputés engagent comme assistants des personnes « occupant en réalité des emplois » au Front national, selon les termes de sa mise en examen survenue le 30 juin 2017, d’après une source proche du dossier. Depuis l’ouverture de l’enquête, les dirigeants du RN, au premier rang desquels Marine Le Pen, n’ont cessé de dénoncer « la cabale » dont ils seraient les victimes.